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RDC : l’ONU reconnaît la détérioration de la situation sécuritaire à l’Est du pays et dit avoir empêché les M23 à menacer la ville de Goma

La représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du
Congo s’est exprimé mercredi 29 Juin 2022 dans une déclaration au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Madame Bintou Keita a salué premièrement cette nouvelle opportunité de présenter une mise à jour sur l’évolution de la situation en République démocratique du Congo tel que mis en exergue dans le dernier rapport du Secrétaire général.

La cheffe de la l’ONU en RDC a indiqué que depuis son dernier exposé au Conseil de sécurité en mars, la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo s’est malheureusement beaucoup détériorée, en raison notamment de l’intensification des attaques du Mouvement du 23 mars (M23) contre la population civile, les forces de sécurité nationales et les Casques Bleus de la MONUSCO, ainsi que les attaques des ADF, de la CODECO et les attaques d’autres groupes armés en Ituri et au Nord-Kivu.

L’intensification des attaques du M23 et les tensions régionales qui en ont découlé ont malheureusement remis en cause la dynamique positive enregistrée au cours des dernières années entre la RD Congo et le Rwanda. Le M23 a lancé plusieurs offensives dans le territoire de Rutshuru de la province du Nord-Kivu depuis le mois d’avril. En mai et juin, les attaques du M23 se sont déroulées de manière coordonnée sur plusieurs axes dans le Rutshuru, a-t-elle poursuivi.

Selon Madame Bintou Keita, les offensives du M23 ont eu un impact majeur sur la population civile, entraînant la mort d’au moins 23 civils, dont six enfants. Plus de 170.000 personnes ont été déplacées. Alors que certains ont trouvé refuge grâce à l’hospitalité des familles d’accueil, les abris communautaires construits par des partenaires humanitaires sont devenus surpeuplés, tout comme les écoles, les stades, et les autres espaces collectifs dans lesquels étaient abritées d’autres personnes déplacées.

Elle se dit particulièrement préoccupée par l’entrave à la scolarité des enfants entrainée par cette situation, qui n’est qu’un seul exemple de la manière dont la résurgence du M23 a perturbé la vie quotidienne d’une population civile qui a déjà souffert de l’insécurité persistante et de l’éruption du Mont Nyiragongo l’année dernière.

“Dans ce contexte, la réponse robuste et proactive de la MONUSCO, agissant conformément à son mandat et dans le strict respect de la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme, a empêché le M23 de menacer la ville de Goma et d’autres localités situées le long de la Route Nationale 2. Cependant, suite à des attaques coordonnées sur une direction Est-Ouest, le M23 a occupé la ville de Bunagana, un important poste frontière avec l’Ouganda.

Au cours des affrontements les plus récents, le M23 s’est comporté de plus en plus comme une armée conventionnelle que comme un groupe armé. Le M23 dispose d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqués, notamment en termes de capacités de tir à longue portée de mortier et mitrailleuse, ainsi que de tir de précision sur des aéronefs. La menace que cela représente pour la population et les Casques Bleus qui ont le mandat de la protéger est évidente. Je voudrais ici rendre hommage aux neufs Casques Bleus qui ont perdu la vie, dont huit le 29 mars, alors que je briefais ce même Conseil, dans un crash d’hélicoptère dû à une opération hostile dans une zone contrôlée par le M23 et un le 5 avril dans une opération offensive contre CODECO en Ituri.” lit-on dans sa déclaration

La représentante spéciale de l’ONU voudrait ainsi réaffirmer sa condamnation ferme des attaques du M23 et réitérer par la même occasion la détermination de la MONUSCO à remplir le mandat qui lui a été confié par ce Conseil. Toutefois, il est impératif que le Conseil redouble ses efforts en faveur d’une dé-escalade rapide de la situation, et du désarmement sans condition du M23, dit-elle.

Bradeau Nganga Victor

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