Alors que le souvenir tragique du massacre de centaines de détenus à la prison de Makala hante encore les esprits, la récente volonté du ministre de la Justice, Constant Mutamba Tungunga, d’exécuter des peines capitales soulève de vives inquiétudes et un débat éthique enflammé au sein de la société congolaise. Ce désir d’exécutions, perçu par beaucoup comme une obsession sanguinaire, met en avant les dérives d’un régime dont la politique semble ignorer les valeurs fondamentales d’humanité et de compassion, estime Olivier Kamitatu sur son X.
La condamnation à mort prononcée contre un groupe de jeunes a été enveloppée d’un vernis légal, mais les critiques fusent quant à l’intégrité du processus judiciaire. Les accusations évoquent une mascarade où le droit à un procès équitable ne serait qu’une illusion. Les observateurs s’accordent à dire que cette situation ne fait qu’ajouter à un tableau déjà sombre des atteintes aux droits humains en République Démocratique du Congo (RDC).
Olivier Kamitatu, a dénoncé les postures de Mutamba, affirmant que dans une démocratie, aucune vie ne devrait être sacrifiée au nom de la vengeance ou de la peur. Il estime qu’aucune société ne peut espérer se reconstruire en adoptant des méthodes barbares.
« La justice ne doit pas répondre à la sauvagerie par une autre sauvagerie », a-t-il déclaré.
La peine capitale, selon Kamitatu et bien d’autres, est un acte irréversible qui ferme toute porte à la réhabilitation et au pardon. Chaque individu, indépendamment de son passé ou des circonstances qui l’ont conduit là où il est, mérite une seconde chance. C’est là le devoir inéluctable d’un État : créer des conditions favorables à la réintégration plutôt que d’opter pour des mesures extrêmes.
Dans ce contexte troublé, Mutamba est critiqué non seulement pour son zèle à promouvoir des exécutions mais aussi pour son incapacité à réformer un système judiciaire perçu comme corrompu et inefficace. Plutôt que de se vanter d’une politique punitive sur les réseaux sociaux, il serait plus judicieux pour le ministre d’assumer ses responsabilités en travaillant main dans la main avec le pouvoir judiciaire pour instaurer une justice qui inspire confiance a fait savoir Olivier Kamitatu.
Pascal Nduyiri