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Kinshasa : Amisi Anwema appelle les communautés vivants à Fizi et Baraka à privilégier la cohésion sociale et la paix

Le représentant légal National de la communauté sainte Famille, Amisi Anwema Désiré Ahmirado était l’invité de rtr-beni.net mardi 26 novembre 2024. Depuis la capitale congolaise, Kinshasa. Dans une interview téléphonique, ce même mardi 26 novembre 2024, ce leader Communautaire Bembe et ambassadeur de la paix aussi responsable religieux prêche toujours la cohésion sociale et la paix entre les communautés vivants en territoire de Fizi et ville de Baraka. Cependant, il déplore l’insécurité grandissante qui ne cesse de produire des morts dans la ville de Baraka et en territoire de Fizi.

Outre, Amhirado Anwema Désiré, place sa position au sujet du changement de la constitution Congolaise en indiquant que c’est une question complexe.

Tout en commençant au sujet de son arrestation, le représentant légal National de la santé famille explique : « Mon arrestation est survenue en raison de ma participation à des efforts de résolution des conflits à Baraka, en octobre et novembre 2021. J’ai été impliqué dans un processus qui visait à faciliter la libération de plus de 50 personnes prises en otage par des groupes rebelles à Bibokoboko. Ces pauvres citoyens innocents des toutes ethnies confondues, les Babembe, Bafuliru, Banyindu et Banyamulenge étaient pris en otage par les groupes armés qui ont attaqué la cité de Bibokoboko et ses environs et ont été amenés sans leur volonté dans un camping rebelle. Quatre de leurs d’ailleurs ont étés tués. Toute la population a fui à Baraka centre et ses environs et la majorité a été accueillie à l’église Méthodiste de Mshimbakye, près de Camp de la MONUSCO ».

À la question de savoir, quelles actions spécifiques avez-vous entreprises pour aider ces personnes ?

Ahmirado répond : « J’ai travaillé en collaboration avec des leaders communautaires, des ONGs et des autorités locales. Nous avons organisé des dialogues avec les groupes armés pour négocier la libération des otages. Cela a été un processus délicat, mais nous avons réussi à établir un climat de confiance qui a permis de libérer ces personnes sans violence ».

Pourquoi pensez-vous que cela a conduit à votre arrestation ?

« Malheureusement, mes actions ont été mal interprétées. Au lieu d’être vu comme un facilitateur de paix, j’ai été assimilé à un mouvement insurrectionnel. Les extrémistes qui ne voulaient pas de cette démarche ont trouvé comme trahison cet acte de faire libérer ces otages dans les mains des leurs ravisseurs et aussi n’ont pas surtout voulu le retour de ces concitoyens dans leurs milieux d’habitation. Les autorités ont été mal renseignées et ont considéré que mes efforts de médiation étaient en fait une tentative de soutenir des groupes rebelles, ce qui est totalement faux. À Goma dans la province du Nord-Kivu, alors que j’ai été amené par l’hélicoptère des Nations Unies de Baraka à Bukavu jusqu’à Goma, pour un rendez-vous avec Monsieur Raimon Debelle, chargé de la pacification en RDC au compte de la MONUSCO. Alors que je suis arrivé au guest house CBCO de Virunga en date du 16 novembre 2021, le même jour que je suis arrivé à Goma, les agents de la sécurité du bureau 2 des FARDC et ANR sont venus me prendre pour une consultation jusqu’au Quartier général de l’ANR où j’ai passé 02 semaines sans visite ni communication, jusqu’à ce que j’ai été transféré à Kinshasa et jusqu’aujourd’hui », a ainsi répondu.

Comment vous sentez-vous par rapport à cette situation ?

« C’est très frustrant. Mon intention a toujours été d’apporter la paix et la sécurité à ma communauté. Être accusé d’insurrection alors que j’ai œuvré pour la libération de personnes innocentes est accablant. Je crois fermement en grande nécessité de dialogue et de paix, et je suis déterminé à prouver mon innocence, même si j’ai été injustement condamné à 5 ans et je n’ai même pas voulu faire appel, voyant la réalité de ceux que j’ai trouvées l’à bas, surtout ceux de l’Est du pays qui pullulent sans espoir dans toutes les prisons sans espoir d’en sortir un jour, car la plus part sont faussement accusés d’appartenance à des mouvements insurrectionnels, l’infraction qui ne bénéficie pas de mesure de grâce ».

Quels sont vos espoirs pour l’avenir ?

Pour Ahmirado, « J’espère que la vérité est déjà rétablie et que les efforts pour la paix seront reconnus. Il est essentiel de continuer à travailler pour la résolution des conflits de manière pacifique, sans crainte d’être mal compris ou accusé à tort. Je ne recule pas dans mes positions vis-à-vis de la paix et cohabitation pacifique, car mon peuple me connais bien sur ce point là ».

Ahmirado, depuis votre existence, vous êtes un leader de l’unité , jusqu’ aujourd’hui, la relation entre votre tribu et Banyamulenge n’est pas encore rétablie avez-vous, un mot à dire vis-à-vis de ce conflit qui dure des années ?

Ahmirado : Quelques soit la longueur de la nuit le jour apparaîtra. Les Babembe et Banyamulenge vivent sur la même terre. Ils boivent une même eau en provenance des mêmes rivières ou lacs, ils fréquentent les mêmes écoles, entre dans les mêmes Églises. Se sont les pêcheurs à nous troubler qui cherchent à nous diviser pour surtout des intérêts politiques et personnels. Par exemple, on ne peut pas être élu aux élections législatives si on ne se montre pas trop dure contre les Banyamulenge. Ils trompent les gens que si une fois être élus, ils vont faire rentrer tous les Banyamulenge au Rwanda, chose qui ne se produira jamais. J’espère qu’avec le temps, les gens commencent à comprendre le piège et beaucoup ont abandonné les positions extrémistes.

Monsieur Amhirado Anwema, le changement de la constitution Congolaise est un sujet d’actualité, un projet du président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, de votre part, êtes-vous réellement d’accord de ce projet ?

Amhirado : la question de la constitution en République Démocratique du Congo (RDC) est complexe et touche à plusieurs dimensions, notamment le social, politique et sécuritaire. Voici quelques points à considérer : Avec l’instabilité politique dont la RDC a connu et des transitions politiques difficiles. Changer la constitution pourrait ne pas résoudre les problèmes d’impunité, de corruption et de mauvaise gouvernance qui sont profondément enracinés. La participation électorale réussie malgré des failles a été un des enjeux et cela c’est grâce à cette constitution une nouvelle constitution pourrait encourager ou décourager cette participation en fonction des réformes mises en place et nous risquons de ne plus avoir de passation de pouvoir pacifique et civilisée.
Les changements constitutionnels n’auront pas d’impact direct sur les conditions de vie des Congolais si les politiques sociales ne sont pas améliorées. Les inégalités et la pauvreté nécessitent des mesures concrètes et des ressources allouées. La constitution peut établir des principes, mais sans une application rigoureuse et des investissements dans l’éducation et la santé, les défis sociaux persisteront.

A lui d’ajouter : « Dans le cadre sécuritaire, les conflits armés et manque d’autorité de l’Etat dans plusieurs endroits, la RDC fait face à des conflits régionaux. Modifier la constitution sans aborder les causes profondes de l’insécurité, comme la gestion des ressources et l’inclusion des communautés, ne suffira pas. Des réformes dans les forces de sécurité et des politiques de désarmement doivent être envisagées pour garantir une meilleure sécurité, indépendamment des changements constitutionnels. En somme, changer, réviser la constitution de la RDC ou ne pas changer ne suffira pas à apporter des solutions durables aux problèmes sociaux politiques et sécuritaires. Il est essentiel d’adopter une approche holistique qui inclut des réformes institutionnelles, des politiques sociales, et des initiatives de paix pour véritablement améliorer la situation du pays.

Abordant la situation sécuritaire du Nord-Kivu, particulièrement l’occupation rebelle dans plusieurs localités il y a cela des années, cet ancien candidat député de Fizi, appelle le peuple à l’unité.

« Quand le peuple est uni, rien de l’extérieur ne peut venir troubler l’ordre publique, cette guerre a comme souffle le tribalisme et le manque d’une bonne distribution des ressources du pays aux souverains primaires, qui est le peuple. Les ennemis de notre pays profitent de notre faiblesse », a dit Amhirado.

La ville de Baraka et territoire de Fizi, devenus en insécurité caractérisée par des assassinats, vols et autres violences, que dites-vous ?

Amhirado : la ville de Baraka et ses environs symbole de la paix et de coexistence, connaît actuellement une détérioration alarmante de la sécurité, marquée par des tueries par armes à feu et des conflits interethniques exacerbés par des milices ethniques. Avant tout je présente mes condoléances à tous ceux qui ont déjà perdu leurs êtres chers. La montée des violences armées dans notre ville est alarmante. Les affrontements entre groupes armés ont non seulement entraîné des pertes humaines, mais ont également semé la peur parmi la population. Les attaques par arme à feu sont devenus trop fréquentes, touchant des innocents et perturbent la vie quotidienne. Les tensions entre différentes communautés ethniques, souvent manipulées par des acteurs extérieurs, ont conduit à des conflits destructeurs. Cela inclut des actions concrètes pour désarmer les groupes armés avec la programme P-DDRCS, promouvoir le dialogue entre les communautés et renforcer les forces de sécurité dans les coins et recoins de Baraka et Fizi.

Pour finir, ce leader religieux demande à la population de Baraka, Fizi et Uvira de s’unir dans la solidarité et la compassion, en trouvant ensemble des solutions pour surmonter ces défis.

« Que notre foi et notre détermination nous guident vers un avenir meilleur, où la paix et la sécurité régneront dans nos communautés.
Restez forts et unis », a conclu Amisi Anwema Désiré Ahmirado.

Rédaction

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