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Pacification de l’Ituri : la MONUSCO mise sur l’implication des leaders religieux

La ville de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, abrite depuis le lundi 25 novembre 2024 et pour deux (02) jours, un atelier sur l’engagement œcuménique pour la paix, la réconciliation et la médiation en Ituri. Les participants, au nombre de 30, dont 4 femmes, sont venus des territoires d’Aru, d’Irumu et de Mahagi, ainsi que de la ville de Bunia. Ils sont tous des leaders religieux, issus entre autres de l’église catholique, anglicane, de la 5eme CELPA (ou Communauté des Eglises libres pentecôtistes en Afrique), 8e CEPAC (ou Communauté évangélique pentecôtiste de l’Afrique centrale), de la communauté musulmane, des Kimbanguistes, Orthodoxes, ou encore de l’église de réveil, affirme Jean-Tobie Okala, MONUSCO Bunia.

Cet atelier est organisé par la Section des Affaires politiques de la MONUSCO/Bunia. Il vise à impliquer davantage ces leaders religieux dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits dans cette province qui fait face à de nombreux défis sécuritaires. Il s’agit entre autres de la présence d’une mosaïque de groupes armés, des conflits de limites et de pouvoir ainsi que des conflits communautaires qui sont à la base de la déstabilisation de l’Ituri.

« On attend d’eux qu’ils fassent la médiation dans deux conflits identifiés à Irumu dans le territoire éponyme où nous avons un conflit communautaire, et dans le territoire de Djugu, où nous avons également un conflit à caractère identitaire. Qu’ils usent de leur autorité, de leur aura, de leur pouvoir, pour aider à régler pacifiquement ces conflits qui ont déjà fait beaucoup de victimes », explique Kassimi Bamba, le chef de la Section des Affaires politiques de la MONUSCO à Bunia.

C’est pourquoi, l’objectif spécifique de l’atelier est de mettre en place un « Secrétariat technique et œcuménique », ainsi qu’une feuille de route.

Mais pourquoi des leaders religieux ? Kassimi Bamba justifie : « On les a invités pour mettre en place un comité œcuménique pour la paix et la réconciliation en Ituri. C’est en tenant compte de leurs avantages comparatifs, notamment leur neutralité, leur présence sur toute l’étendue de la province, et surtout, la confiance qu’ils inspirent à leurs ouailles qui sont membres de la communauté et des victimes de ces conflits ».

Les concernés se disent conscients du rôle qu’ils peuvent effectivement jouer, pour aider à résoudre certains conflits. Ils promettent de s’impliquer, mais l’accompagnement de la MONUSCO s’avère nécessaire. C’est ce qu’explique l’archevêque de l’Eglise anglicane du Congo, co-organisatrice de l’atelier, Ande Titre :

« Tout le monde connaît qu’il y a insécurité dans l’Est du pays, et ça nous concerne nous tous, y compris les chefs religieux. Alors, nous avons pris notre engagement d’intervenir pour la paix dans l’Est du pays et particulièrement en Ituri ; c’est pourquoi nous sommes ici pour réfléchir autour des questions de la paix ; mais cette fois-ci, c’est un peu pratique : monter un comité technique, et aussi, élaborer une sorte de feuille de route pour avancer. Nous avons les ressources humaines, et ça va beaucoup faire avancer, mais avec l’accompagnement de la MONUSCO, puisque dès le départ, c’est la MONUSCO qui nous accompagne dans cela ».

Josiah Obat, le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, et Monseigneur Ande Titre, le représentant des confessions religieuses, ont présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Mgr Ande Titre, le représentant de l’Eglise anglicane du Congo, qui a salué l’accompagnement constant de la MONUSCO pour le retour de la paix en RDC, et plus particulièrement en Ituri. Il a, en outre, exhorté les membres des différentes confessions religieuses de l’Ituri à œuvrer plus efficacement pour le retour de la paix et la sécurité de la population civile, dans cette province en proie à l’insécurité depuis plus de 7 ans.

Pour sa part, le chef de Bureau de la MONUSCO en Ituri, Josiah Obat, a rappelé que « l’engagement des responsables religieux de l’Ituri dans la médiation des conflits majeurs est un passage obligé pour la pacification pérenne de la province de l’Ituri ».

Bienvenu Katava

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