
Persistance de l’insécurité dans la province d’Ituri, au moins 800 personnes ont été tuées dans le premier semestre de l’année 2023.
Il s’agit selon la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), des actes attribués aux groupes armés locaux et étrangers qui pullulent encore dans cette zone. Même les sites de déplacés de guerre ne sont épargnés par les violences.
Le site de Lodha héberge plus de 9 000 personnes déplacées de guerre. Il est situé dans le groupement Dzna, en secteur de Walendu-Pitsi. Il a déjà été attaqué et reste sous menace d’attaques des miliciens de la coopérative pour le développement du Congo (CODECO).
Malgré les mesures de prévention des violences mises en place par les militaires Congolais, la police nationale congolaise et la MONUSCO, les déplacés vivent dans une peur permanente, comme nous explique Busi Desi Vanité, déplacé du village Demha et vivant dans le site de Lodha.

« Nous fuillons la guerre chaque jour. Les CODECO sont présents un peu partout là. À tout moment ça crépite et nous nous mettons à fuir. Les assaillants étaient arrivés et tuer les gens de l’autre côté là alors que nous on était ici, nous avions résisté. Nous prions que la paix revienne« , a-t-elle expliqué.
Le contingent Népalais de la MONUSCO a une base à quelques mètres de ce site, d’où elle organise, au milieu des jours et de la journée, 7 jours sur 7, des patrouilles de dissuasion pour empêcher d’éventuelles incursions. Vanité et les autres personnes déplacées ne sont pas rassurées de leur sécurité qu’avec la présence des casques bleus.

« C’est la MONUSCO qui nous protège ici. Nous n’essayons de dormir que quand elle est là. On n’ose même pas dormir quand elles n’est pas là, nous restons débouts. Même les assaillants n’osent pas avancer s’ils interceptent ses véhicules, ils prennent fuite« , ajoute-t-elle.
D’après la MONUSCO, l’Ituri compte cinq (05) groupes armés dont un étranger qui opère sur son territoire. Ils tuent en moyenne 130 personnes chaque mois. Karna Soro, chef de bureau de la MONUSCO en Ituri indique que près de huit cent (800) personnes sont mortes dans ces violences dans le premier semestre de l’année 2023. Mais ces violences ont été réduites grâce à l’organisation des opérations conjointes robuste FARDC-MONUSCO.
La province de l’Ituri est l’une des provinces les plus touchées par les violences des groupes armés en RDC. Cette situation d’insécurité, vécue depuis 2017 a provoqué le déplacement de près de deux (02) million de personnes, dont près de quatre cent (400) mille vivent dans des dizaines de sites.
Delphin Mupanda