lundi, octobre 14

Tout savoir sur les échanges entre le caucus des sénateurs du Nord-Kivu et les couches de la population du grand Nord

Le caucus de sénateurs du Nord-Kivu est en mission des vacances parlementaires dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la république démocratique du Congo.

Cette délégation a reçu plusieurs couches sociales et échangé avec les autorités de l’état de siège sur la situation qui prévaut dans la région. Il s’agit des sénateurs Célestin Vunabandi, Jean-Marie Kasereka Katokolyo, Papy Machozi et Janvier Kasiwa.

Certains représentants de la population de la ville de Beni, territoire de Beni et du territoire de Lubero ont été également conviés à ces échanges.

Les préoccupations semblent les mêmes que ça pour la population de Beni, que celle de Butembo-Lubero.

Voici le résumé des points présentés :

  1. La situation sécuritaire marquée par l’activisme accru des ADF dont l’hémorragie s’est étendue dans le territoire de Lubero ; conséquences des morts, des blessés, des déplacements massifs de population ; l’image du chao est collé dans la région depuis plus de 10 ans maintenant ;
  2. ⁠La résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda et l’Ouganda avec les mêmes conséquences que l’activisme ADF ;
  3. ⁠L’absence de l’autorité de l’État dans plusieurs villages laissant ainsi un champ libre aux groupes armés locaux, s’imposant en maître dans le pillage et extorsion des biens de la population sous le label « Wazalendo » ;
  4. ⁠L’application de la loi sur la réserve armée de la Défense (RAD) sans des mesures d’accompagnement de cette dernière ni d’encadrement constituant ainsi une bombe à retardement dans la région ;
  5. ⁠La montée de la criminalité urbaine à Butembo et à Beni due à l’absence des mobilités pour la police nationale congolaise ;
  6. ⁠L’inefficacité de l’état de siège à imposer la paix et la sécurité dans la région avec comme conséquence, la perpétuation des violences et l’arrestation arbitraire des notables et hommes politiques de la région ainsi que tout autre individu s’inscrivant à faux face à cette mesure exceptionnelle ;
  7. ⁠L’absence des juges pour les juridictions militaires et insuffisance de ces derniers pour certaines juridictions civiles ;
  8. ⁠Le surpeuplement des prisons ;
  9. ⁠La situation humanitaire des déplacés catastrophiques que ça soit pour ceux qui sont dans des sites de cantonnement collectif et même ceux qui sont dans des familles d’accueil. Et ces familles d’accueil sont débordées et démunies ;
  10. ⁠La cacophonie entretenue par la présence de l’armée Ougandaise en RDC : d’un côté en appui aux opérations contre les ADF et de l’autre, accusée de soutenir les rebelles du M23 ;
  11. ⁠La présence des militaires ayant longtemps servis dans la région et issus du mixage et brassage de 2009 ;
  12. La circulation non contrôlée des armes dans la région ;
  13. ⁠La présence prolongée des recrues dans la ville de Beni occasionnant l’insécurité grandissante.

Autres points :

  1. Le délabrement des infrastructures routières : la route Kasindi-Butembo-Lubero-Kanyabayonga-Goma ; la route Beni-Kisangani, c’est deux routes constituent une priorité, plusieurs fois programmées pour être réhabilitées mais les travaux non jamais commencé depuis plus de 10ans ;
  2. ⁠Le délabrement de plusieurs routes de desserte agricole bloquant ainsi les ravitaillements des produits agricoles, halieutiques et même miniers vers les centres de consommation ;
  3. ⁠Le conflit des limites entre le Parc National des Virunga et les riverains ;
  4. ⁠Problématique de la surpêche sur le lac Edouard ;
  5. ⁠Les conflits fonciers et du pouvoir coutumier avec comme conséquences, insécurité grandissante dans la région ;
  6. ⁠Problématique de l’amélioration des conditions des vies des militaires, policiers, enseignants et infirmiers : conséquence les grèves s’observent presque chaque début de l’année scolaire mais la situation est statuquo et voire dans des structures sanitaires mettant en péril la vie des patients ;
  7. ⁠Manque ou absence des infrastructures sportives (stades) et d’autres lieux de récréation pour les jeunes et les enfants ;
  8. ⁠Faible représentation de la femme dans les institutions locales de l’Etat ;
  9. ⁠Manque de projets intégrateurs pour les femmes et les jeunes ;
  10. ⁠La multiplicité des taxes même dans une zone sinistrées ;
  11. ⁠Problème de la mécanisation de certains agents de l’État ;
  12. ⁠La réglementation du commerce extérieur ;
  13. ⁠Problème du courant électrique dans les villes de Beni et Butembo ;
  14. ⁠La prise en charge des malades déplacés dans les zones touchées par la guerre ;

Voilà les grandes lignes présentées par différentes délégations reçues par le caucus de sénateurs du Nord-Kivu.

« Nous sommes satisfaits des échanges. Nous avons constaté que certaines solutions qui doivent être trouvées au niveau provincial sont bloquées par le fait de la mesure exceptionnelle de l’état de siège. Du coup la population rejette tout au pouvoir central. Nous avons constaté que l’insécurité qui perdure dans la zone bloque tout. Et donc si la guerre se termine, d’autres questions seront automatiquement résolues. Nous avons constaté que la réhabilitation des routes peut résoudre beaucoup d’autres problèmes, l’électricité peut aussi booster l’économie et le boom du développement. Et donc nous allons prendre en considération tous ces points dans notre rapport parlementaire, faire le suivi régulier et obtenir des réponses positives à certains d’entre-eux. Il est possible de croire à notre dynamique car nous sommes unis et ensemble, les quatre (04) sénateurs, allons défendre sans relâche la cause du peuple », a fait savoir le caucus de sénateurs du Nord-Kivu.

Azaph Litimire et Kawa Ngoy Erick

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