On l’a peut-être oublié dans la ville de Beni au Nord-Kivu, l’unique installation sportive pour les amateurs de basketball qui réponde aux normes requises par la Ligue provinciale de Basketball du Nord-Kivu et de la Fédération Congolaise de Basketball a été construite par la MONUSCO il y a bientôt 5 ans. La cérémonie de remise de cet ouvrage avait eu lieu le 31 octobre 2019, indique
Jean-Tobie Okala de la MONUSCO.
La Mission des Nations Unies en RDC répondait ainsi à un besoin exprimé par le président de l’Entente Urbaine de Basketball de la ville de Beni, de mettre à la disposition des jeunes de cette ville de plus d’un million d’habitants un terrain de basket.
« Il y avait un besoin urgent. L’ancien terrain venait d’être démoli par les intempéries (forte pluie). La mairie nous avait octroyé un nouvel espace situé en diagonale de ses bureaux ; mais il fallait trouver des partenaires pour construite un stade qui répond aux normes requises. Seule la MONUSCO avait répondu à notre sollicitation », affirme Eric Baluge, le président de l’Entente urbaine de Basketball de la ville de Beni.
Impact dans la ville
Depuis lors, les amoureux du ballon orange s’en donnent à cœur joie. Pour un peu moins de 20 000 dollars américains, la MONUSCO a doté la ville de Beni d’un stade qui permet à la population de se retrouver. Outre la cohésion sociale, cette enceinte sportive a fait naître de nouvelles vocations chez de nombreux jeunes, leur évitant ainsi de prêter le flanc aux sirènes des groupes armés.
Ryang-Joo Wavene est l’un d’eux. Il affirme qu’il est « franchement heureux d’avoir ce stade ici à Beni, parce qu’ils avaient mis du temps pour pouvoir pratique leur sport, à cause du manque d’installations » à la suite de la destruction de leur ancien terrain par la pluie.
Sheila Some pratique aussi le Basketball à ses heures de loisirs. Elle « invite toutes les filles de Beni à venir s’entrainer avec elle dans ce stade, au lieu de passer la journée dans la rue ».
Quant au président de l’Entente urbaine, ce stade qui peut contenir un bon milliers de spectateurs voire plus, remplit plusieurs fonctions sociales non négligeables :
« Vous savez, nous sommes dans une zone de guerre, et lorsque les enfants n’ont pas un endroit où s’entraîner, ça les pousse dans le vagabondage, la criminalité, les groupes armés, etc. Or, quand il y a un endroit où ils peuvent se retrouver pour passer du temps ensemble, pratiquer leurs activités, ça peut les détourner du vagabondage. Ce stade permet aussi la cohésion sociale, car lorsque nous organisons des activités ici, toutes les couches de la population se retrouvent : jeunes, femmes, personnes âgées, autorités, vétérans, toutes les tribus… ».
Susciter des vocations
Après la MONUSCO, d’autres partenaires ont apporté leur soutien à l’Entente urbaine, à travers l’installation d’une clôture ou l’éclairage public. Ce qui fait qu’aujourd’hui, d’autres disciplines sportives utilisent le stade de basketball de Beni : karaté et boxe notamment. Mais il y a encore plus :
« En dehors des activités sportives, nous organisions aussi des activités culturelles et religieuses, telles que des concerts mondains, religieux. Avant la construction de ce stade, on pouvait difficilement atteindre trois (03) équipes de basketball avec trente-six (36) athlètes dans la ville chez les hommes, et pareil chez les femmes. Avec depuis que ce stade existe, on a au moins douze équipes, avec plus de cinq cent (500) jeunes qui pratiquent le basket de la ville de Beni. Donc vous comprendrez que ce stade aide énormément la ville de Beni », explique Eric Baluge, qui promet de solliciter une nouvelle fois la MONUSCO :
« Vu l’impact que ce stade a pour la ville de Beni, nous souhaiterions que la MONUSCO dote également les quatre (04) communes de la ville de quatre (04) terrains de basket, ainsi que deux (02) autres terrains à Oïcha et Kasindi où les mêmes besoins se font ressentir ».
Bienvenu Katava