Le Panel d’Experts de la Société Civile dit avoir suivi attentivement et analysé en toute objectivité le communiqué de presse N° 036/CENI/2023 sur « l’opération de la délivrance progressive des duplicatas de la carte d’électeur à partir de 02 aout 2023 » et constate que la CENI creuse encore un fossé de méfiance dans le processus électoral en cours.
En affirmant publiquement qu’on procèdera au remplacement des cartes dont les « écrits s’effacent au fur et à mesure », la CENI reconnait son échec dans le choix et la commande des kits d’enrôlement pourtant, le Management de la CENI contestait cette évidence qui a coûté plus de 90 millions de dollars au contribuable Congolais. Dès lors, il importe de tirer les leçons qui s’imposent et les conséquences d’une telle gabegie.
“Après avoir vanté l’innovation du code QR intégré sur la carte d’électeur, cette technique était sensée faciliter l’acquisition rapide et même automatique des duplicatas de la carte
d’électeur à tout enrôlé, partout où il se trouverait sur toute l’étendue du territoire national, malheureusement la CENI oblige les concernés à retourner aux antennes du lieu de leur enrôlement. Ainsi, la Centrale électorale nous donne la preuve qu’à ce jour, les données des électeurs ne sont ni totalement consolidées ni suffisamment centralisées dans le fichier électoral. Serait-ce là, une des raisons ayant conduit au refus de l’audit du fichier électoral ?”, s’interrogent ces experts.
En ouvrant une brèche sur cette opération jusqu’au 20 décembre 2023, date fixée pour les scrutins au mépris de l’art. 52 de la loi électorale et considérant tous les tripatouillages constatés lors de l’opération de l’enrôlement des électeurs, il est à craindre que la CENI se soit lancée dans la refonte du fichier électoral en façade de celle de la délivrance des
duplicatas. Il y a aucun doute qu’une refonte faite après la loi sur la répartition des sièges
affectera le coefficient électoral dans l’attribution des sièges (proclamation des élus).
Prenant à témoins l’opinion publique sur les nombreux essais-erreurs de la CENI, doublés des multiples rétropédalages, tout observateur averti ne peut s’empêcher de conclure qu’il y a risque que les voix des électeurs ne puissent s’altérer lors des scrutins prochains de la même manière que les écrits s’effacent sur la carte d’électeur. Qu’en sera-t-il ?
Soucieux de la tenue des bonnes élections en RDC, le Panel d’Experts de la Société Civile réaffirme sa proposition de requalification du processus électoral en cours.
Glorichev, depuis Bunia