
Tout en présentant ses condoléances les plus émues à la population du territoire de Beni et particulièrement aux familles touchées, Teddy Kataliko hausse le ton. Pour lui, ce qui se passe en territoire de Beni c’est le pire de l’histoire de la RDC.
Il pense qu’on est loin de satisfaire les attentes de la population de cette partie du pays quant au mandat régalien des services de sécurité et de la MONUSCO en ce qui concerne la protection de la population civile.
» Tuer des personnes à la manchette et à la hanche, éventrer les femmes enceintes, broyer les têtes des enfants en le cognant contre le mur sans moindre pitié, tel est l’image de ce qui se vit dans cette partie du pays depuis le 02 octobre 2014 jusqu’à ce jour, nous comptons plus de 14 322 personnes sauvagement exécutées, plus de 435 000 déplacés internes, plus de 71 675 maisons incendiées, plus de 1 136 véhicules brûlés aux côtés des villages abandonnés dans le 3/4 du territoire de Beni dont le dernier cas en date est celui du lundi 23 octobre 2023 à Oicha, Q. Masosi, Cellule Muvingi au chef-lieu du territoire à une centaine de mètres du Q.G du comité de sécurité et des forces de défenses où 26 civils ont été sauvagement tués, 6 blessés graves, une dizaine de personnes portées disparues et des dégâts caulateraux 3 gros véhicules et 2 Land cruser en location par les humanitaires en pleine assistance aux déplacés de genres incendiées ayant entraîné un déplacement massif des populations de l’Est vers l’ouest de Oicha et cela sous l’œil impuissant des forces de sécurité et de la MONUSCO dans la zone », se plaint- il.
A lui d’ajouter : « Et si, face à cette cruauté nous pouvons rester indifférents, alors notre sens humain perd sa valeur ? », S’est-il exclamé .
Pour Teddy Kataliko « l’objectif de l’ennemi étant la mise en place d’un système de terreur d’épuration systématiquement des populations civiles, le déplacement forcé des population en vue d’occuper progressivement leurs terres et exploiter les ressources naturelles (bois , cacao et l’or),… il pense que le problème est aussi grand que l’on ne l’imaginait. Il nécessite la mobilisation de toute la communauté et la solidarité de toutes les provinces de la RDC ».
C’est ainsi qu’il en appelle à la responsabilité de protéger les populations civiles.
Moïse MADUSU