
Environ cinq (05) tonnes de paddy déjà récolté ont été réduites en cendre ce vendredi 4 juillet 2025 dans la vallée de Mughalika, en chefferie des Bashu, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Selon les agriculteurs qui ont vécu l’événement, les auteurs seraient des éléments de la garde du Parc National des Virunga qui ont également découpé d’autres cultures comme des maïs et paddy non encore récoltées avant d’incendier une centaine de maisonnettes des agriculteurs qui campaient dans la vallée de Mughalika pour leurs activités champêtre.
C’est à Ngerere, Auberge et Kadumedume où s’est déroulé cet événement malheureux, à en croire un agriculteur joint dans la zone par la rédaction de rtr-beni.net. Notre source fait savoir qu’au moins cinq (05) tonnes du paddy déjà récoltées ont été incendiées et une autre bonne quantité non encore récoltée a été découpée à la machette par ces hommes qui seraient des Eco-gardes.
Cet agriculteur fait savoir que même du maïs, des bananiers et autres produits agricoles ont été saccagés par ces hommes qui ont ensuite brûlé au moins deux cent (200) maisonnettes qui servaient d’abris pour les agriculteurs.
« C’est à Ngerere où on a incendié du paddy déjà récolté et découpé d’autres produits agricoles non encore récoltés. Voici qu’il est 17h, j’y reviens pendant qu’ils sont en train de brûler des maisonnettes à Auberge et incendier tous les produits qui se trouvaient dans ces maisonnettes. Dans le Mapalake il n’y a pas de produits agricoles. Les gens ont plus cultivé à Ngerere, Kadumedume et Auberge et cela où ils sont en train d’incendier des maisonnettes. Elles sont plusieurs maisonnettes. C’est plus de 100. On peut même compter 200 maisonnettes incendiées. Et pour le paddy incendié on peut estimé entre 3 à 5 tonnes. Il y a une quantité qui été déjà récoltée et une autre quantité qui était en phase de maturité. Et c’est cette quantité qui a été découpée à la machette. Les agriculteurs sont contraints de quitter le graben », nous a relaté un agriculteur contacté dans le graben.
La société civile de la chefferie des Bashu déplore cette façon d’agir de ces éléments, qui selon elle vise à paupériser les habitants. Son président, Maître Maombi Kahongya pense qu’il serait mieux de songer à la démarcation urgente du parc et de la partie de la chefferie.
Cet acteur de la société civile, profite de cette occasion pour interpeller ces agriculteurs qui exercent leurs activités dans le fin fond de ce patrimoine mondial.
« C’est une situation qui nous inquiète énormément. Avec cette façon d’agir de ces éléments de l’ICCN nous voyons qu’ils cherchent à rendre pauvre les agriculteurs. Vraiment on pensait que d’ici quelques matins les agriculteurs vont gagner quelque chose à partir de leurs récoltes mais hélas, nous sommes totalement déçu de cet agissement. C’est ainsi que nous interpellons les autorités locales, territoriales, provinciales ainsi que l’ICCN à prendre au sérieux cette situation. Qu’elles nous aident à trouver une solution durable à ce problème qui vient de se créer entre agriculteurs et garde parc. La démarcation du parc est un souhait pour que pareille situation ne se reproduise », a dit Maître Maombi Kahongya, Président de la société civiles en chefferie des Bashu.
A lui d’ajouter : « Aux agriculteurs qui exploitent le fin fond du parc de virunga, qu’ils nous aident à respecter les frontières établies même si elles ne sont pas bien définies. Ça ne sert à rien de cultiver le parc en sachant que c’est un patrimoine mondial que nous devons tous protéger. En attendant l’intervention des autorités compétentes, menons nos activités dans la partie reconnue comme chefferie. Mais nous espérons que cet acte ne restera pas impuni », chute Maître Maombi Kahongya.
Visage renfrogné, plusieurs agriculteurs sont sortis de leurs champs la soirée de ce même vendredi main bredouille. Ces derniers plaident pour l’intervention des autorités pour trouver une solution durable à ce conflit qui s’observe maintenant entre les agriculteurs et l’ICCN.
Tsongo Kamala Bin-Phlégon