vendredi, mai 17

Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit : 2.873 cas enregistrés en Ituri depuis janvier de l’année en cours

Célébration de la journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, le Comité International de la Croix Rouge (CICR), une organisation exclusivement humanitaire, impartiale, neutre et indépendante, ayant pour mandat d’assurer la protection et l’assistance des victimes des conflits armés a réaffirmé le 19 juin 2023, journée y relative son engagement à lutter contre ce fléau.

La violence sexuelle est un sujet délicat. Bien que la prévention et la lutte contre ce fléau constituent un impératif à la fois juridique et humanitaire, l’inertie continue de prévaloir au motif qu’il s’agirait d’une question « taboue ».

Depuis 2013, le CICR lance chaque année un appel spécial en faveur de la lutte contre la violence sexuelle dans le but de briser la loi du silence, d’aider les autorités à s’atteler au problème et de faire en sorte que les survivants reçoivent des soins appropriés.

Selon les données de la Direction Provinciale de la Santé, de janvier à avril 2023, la province de l’Ituri a déjà enregistré 2873 cas de violences sexuelles dont 90% des victimes sont des femmes. Les victimes voient leur dignité et leur intégrité ravagées par ces actes de violences sexuelles.

Des conséquences lourdes peuvent impacter négativement leur vie d’un point de vue physique, mental et social : blessures, infections comme le VIH, grossesses non désirées, fistules, mais également la peur, le stress, l’anxiété, l’insomnie, des cauchemars…La victime va souvent se sentir honteuse, sera stigmatisée et parfois rejetée par sa propre communauté, entrainant
des idées suicidaires, une exclusion sociale et une aggravation de la pauvreté.

Il faut souligner que les auteurs des actes de violences sexuelles sont également touchés en grande partie par ces conséquences, quoi qu’ils l’ignorent peut-être. Ils peuvent être affectés également par des maladies transmissibles sexuellement, des troubles psychologiques, le rejet de leur communauté, et bien sûr, des conséquences juridiques.

Effectivement, la constitution de la RDC, le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire interdisent formellement la violence sexuelle sous toutes ses formes. La violence sexuelle ne peut nullement être utilisée comme « arme de guerre ».

« Le CICR à travers des dialogues avec les civils et les porteurs d’armes en Ituri, ne cesse de le rappeler et nous profitons à ce jour pour renforcer cet effort. Nous allons continuer à agir pour prévenir les actes de violence sexuelle ainsi que nos actions humanitaire pour soutenir les victimes. Ainsi, nos activités prennent en compte la prise en charge médicale, psychosociale, l’aménagement des infrastructures sanitaires, l’appui aux besoins sociaux économiques et les activités de prévention en vue de la protection des victimes. Les efforts sont de même fournis par la Croix-Rouge de la RDC, notre partenaire privilégié opérationnel, ici représentée par le Président du comité provincial de l’ituri. Les volontaires secouristes n’ont ménagé aucun effort pour cette lutte, présent à l’heure où je vous parle aux sites des personnes déplacées internes de Kigonze et de l’ISP. Ils sensibilisent sur la solidarité avec les victimes, afin de leur faciliter la prise en charge médicale et émotionnelle » rapporte le CICR.

Dans les structures de santé appuyées par le CICR en Ituri, tels que les centres de santé de Rubingo, Nyankunde, Tchabi et les hôpitaux de référence de Boga et Nyankunde, les victimes de violences sexuelles bénéficient de la prise en charge médicale et psychosociale. Certains cas ont également été soutenus financièrement pour permettre leur réinsertion sociale. Le CICR souligne l’importance de la prise en charge psychosociale pour les personnes victimes de violence sexuelle. Cette prise en charge, disponible au sein des structures de santé appuyées par le CICR, aide les victimes à se relever des conséquences sociales du viol, à retrouver chaque jour leur confiance en elles-mêmes et leur bien être mental.

C’est dans ce cadre d’appui psychosocial que le CICR a facilité l’aménagement d’une infrastructure au centre de santé de Nyakunde afin de rendre disponible un espace de confidentialité nécessaire lors de la prise en charge de la santé mentale des victimes. A travers l’appui d’activités de sensibilisation, le CICR rappelle également la nécessité et l’urgence pour la famille et la communauté d’encourager les victimes à se rendre dans une structure sanitaire dans les 72 heures qui suivent l’acte.

La prise en charge médicale au cours de ces trois jours leur épargnera des conséquences douloureuses telles des infections sexuellement transmissibles ou des grossesses non désirées. De même la prise en charge psychosociale sera plus efficace si celle-ci est effectuée rapidement.

« Partout où le CICR travaille, nous essayons d’emmener un peu d’humanité en temps de guerre. Nous espérons qu’avec l’implication de tous, la violence sexuelle cessera dans cette région où la population a trop longtemps souffert, et que ses conséquences humanitaires continuent d’être adressées. C’est le plaidoyer des victimes avec lesquelles nous travaillons tous les jours, » précise le CICR

Glorichev

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *