vendredi, mai 17

RDC : « L’ECIDé ne présentera aucune candidature sur tous les niveaux » (Martin Fayulu)

Le parti politique ECIDé de l’opposant Congolais Martin Fayulu annonce la non participation aux élections qui pointent à l’horizon en RD Congo au mois de décembre prochain.

L’annonce a été faite lundi 19 juin courant lors du point de presse tenu à Kinshasa.

Ci-dessous, l’intégralité du point de presse:

Mesdames et Messieurs, Lorsque les 18 et 19 décembre 2005, le peuple congolais avait adopté par référendum la Constitution qui régit actuelement notre pays, il avait opéré un choix, celui d’une démocratie constitutionnelle organisant les mécanismes d’accession, d’exercice et de dévolution du pouvoir pour ainsi mettre fin à la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs.

L’exposé des motifs de la Constitution affirme, par ailleurs, que les préoccupations qui ont
présidé à l’organisation des institutions de la République sont les suivantes : Assurer le fonctionnement harmonieux des institutions de l’Etat, Instaurer un Etat de droit, non à une parodie électorale contre toute tentative de dérive dictatoriale, garantir la bonne gouvernance, lutter contre l’impunité, assurer l’alternance démocratique.

Mesdames et messieurs depuis le 18 février 2006, date de la promulgation de la Constitution telle que révisée à ce jour, notre pays a connu trois cycles électoraux qui ont tous fait l’objet de contestations. S’il est aujourd’hui de notoriété publique que le cycle de 2018 remporte la palme du chaos électoral, le quatrième en cours à coup sûr s’annonce comme le détonateur de l’implosion de notre pays si nous n’y prenons garde.

Nous ne pouvons pas continuer de faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent. C’est de la folie !

En effet, depuis plusieurs mois maintenant, nous n’avons eu de cesser à faire comprendre au pouvoir en place ainsi qu’à l’opinion nationale et internationale que le processus électoral en cours était mal engagé et qu’il fallait un consensus autour des règles du jeu et des principes devant nous conduire aux élections de décembre 2023 pour corriger les
erreurs du passé.

D’aucuns pensaient qu’avec toutes les interpellations et contestations qui ont émaillé sa mise en place, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pouvait surprendre positivement en cherchant à organiser les élections en toute impartialité. Malheureusement, elle a démontrée à la face du monde qu’elle n’avait qu’une seule mission
à savoir : faire élire frauduleusement une fois de plus M. Félix Tshisekedi et lui donner une majorité parlementaire confortable en décembre 2023.

Tout le monde sait que l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs à laquelle nous avons participé, s’est déroulée dans l’opacité la plus totale, une preuve supplémentaire de la planification et l’exécution de la fraude.

Parties prenantes au processus électoral, nous avons exigé que la CENI fasse la lumière sur l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs qu’elle a menée préalablement à l’audit externe et indépendant du fichier devant obligatoirement être conduit par une firme internationale réputée. La seule réponse que nous avons reçue, c’est la détermination du pouvoir en place à opérer un passage en force envers et contre tout.

Aujourd’hui, à l’instar de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, la loi électorale, la nomination irrégulière des juges de la cour constitutionnelle, la désignation des animateurs des organes de la CENI, le passage en force s’est confirmé avec
l’adoption par un parlement godillot, de la loi sur répartition des sièges basée sur un fichier électoral corrompu.

Comme l’affirme la Commission Africaine pour la supervision des Elections (CASE), « il est de notoriété publique que des personnalités de l’Union Sacrée de la Nation (majorité
présidentielle) ont clandestinement reçu des kits d’enrôlement de la CENI pour gonfler les
statistiques de leurs circonscriptions électorales d’attache en faveur du candidat du pouvoir pendant que plusieurs autres entités et provinces ont été sciemment pénalisées. » Nous avons tous en mémoire les épisodes des kits et documents électoraux retrouvés sur la chaussée lors de deux accidents survenus à Tshikapa et à Kasumbalesa. Jusqu’aujourd’hui la CENI n’a toujours pas révélé les résultats des enquêtes annoncées et le pouvoir judiciaire n’a donné aucune suite à cette forfaiture. Cela veut tout simplement dire que le nombre de 43.955.181 d’électeurs donné par la CENI est totalement faux, car il y a dans ce chiffre des millions de fictifs, c’est-à-dire des noms fabriqués, des personnes décédées, des mineurs et d’autres personnes qui ne peuvent pas être électeurs. C’est la raison pour laquelle Monsieur Kadima et son équipe ont refusé l’audit du fichier par un organisme indépendant, craignant la mise à nu de la supercherie.

Personne n’a oublié les plus de 10 millions des fictifs de 2018 révélés par l’audit de l´OIF dont 6.701.659 de sans empreintes digitales et 2.422.286 n’ayant pas la totalité d’empreintes, le reste étant des mineurs, des policiers et des militaires.

Dans ces conditions, il est clair que nous ne pouvons pas accompagner M. Tshisekedi dans une nouvelle imposture et aucune personne censée ne peut accepter le fichier électoral tel que confectionné par la CENI de M. Kadima. Dans le même élan, nous ne pouvons pas non plus nous compromettre en nous associant comme complice dans une funeste entreprise visant le bradage de la souveraineté de notre peuple.

Notre combat politique se résume en une phrase: « le respect et la défense de la Constitution de la République. Lors du dialogue inter-Congolais de Sun-City, les forces vives de la nation ont convenu de mettre en place un nouvel ordre politique fondé sur l’actuelle Constitution démocratique sur base de laquelle le peuple Congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles ». C’est cela le fondement de la vérité des urnes: les résultats proclamés des élections doivent être conformes à ce que les électeurs ont décidé au moment du vote. Et, dans un tel ordre politique, il n’y a pas de place pour un deal, une tricherie ou un compromis à l’africaine.

C’est pourquoi, les électeurs doivent être des citoyens Congolais bien identifiés lors d’un processus transparent d’enrôlement devant produire un fichier électoral fiable. La fiabilité du fichier ne se décrète pas. Elle est attestée par un organisme externe compétent et indépendant, après un audit sérieux.

Congolaises et Congolais, La vie est faite de choix et de décisions. Aussi, faut-il savoir dire NON quand il le faut. Aujourd’hui, au regard de la gravité de la situation, nous disons NON à une parodie électorale. M. Félix Tshisekedi veut à tout prix obtenir un autre mandat frauduleux afin de changer la Constitution en rallongeant le mandat du Président de la République à 7 ans. Ainsi, il pourra rester le plus longtemps possible au pouvoir pour parachever le projet de balkanisation de notre pays, diviser les Congolais par le tribalisme, pérenniser la corruption brader les ressources du pays. Non, nous ne pouvons pas le laisser réaliser ce macabre projet.

En conséquence :

  1. Nous annonçons à l’opinion nationale et internationale que nous avons décidé de ne pas
    déposer les candidatures de nos membres à tous les niveaux des élections, tant que le fichier électoral c’est-à-dire la liste des électeurs ne sera pas refaite dans la transparence et auditée par un cabinet extérieur compétent en la matière ;
  2. Nous continuons d’exiger des élections crédibles, c’est à dire transparentes, impartiales, inclusives et apaisées, conformément à la Constitution de la République;
  3. Nous demandons à nos pères spirituels, en tant que leaders de la conscience nationale, de ne pas accompagner la CENI dans la conduite d’un processus électoral fondé sur un fichier électoral fabriqué de toute pièce;
  4. Nous exhortons la Société civile et l’intelligentsia Congolaise à manifester leur indignation face à ce qui se trame sous nos yeux et à s’engager résolument dans l’effort pour l’avènement d’un Congo à la hauteur de sa vocation africaine;
  5. Nous demandons à la diaspora congolaise de se déployer pour sensibiliser les institutions des pays de leurs résidences et leur demander d’annoncer d’ores et déjà qu’elles ne reconnaissent pas le processus électoral non transparent et entaché d’irrégularités;
  6. Nous demandons au peuple Congolais de se mobiliser comme jamais auparavant et de se préparer à se soumettre au devoir de l’article 64 de notre Constitution et de s’organiser afin de ne point permettre la tenue des élections dont les résultats sont préparés d’avance en faveur de M. Félix Tshisekedi et son Union Sacrée. Nous sollicitons l’implication des Présidents de la SADC et du Président de la République du Congo, comme en 2016, de manière à mettre toutes les parties prenantes Congolaises ensembles afin d’introduire les correctifs nécessaires au processus et de s’accorder sur les règles du jeu électoral;
  7. Nous demandons à la communauté internationale de se montrer sensible à la souffrance et à la dignité du peuple congolais et à soutenir sa marche irréversible vers la démocratie et l’état de droit et de n’envoyer aucune mission d’observation à une parodie d’élections.

Glorichev

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