
La force de Défense Rwandaise (RDF) à travers les rebelles du M23 a fait invasion sur le territoire Congolais à travers la cité frontalière de Bunagana depuis lundi 13 juin 2022 située dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Cette invasion a coupé la communication entre l’Est de la RDC et les pays de l’Afrique de l’Est à l’instar de l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie en matière des échanges commerciaux.
La prise de Buganana par les M23, un plan contre la construction des routes congolaises.
Cette invasion de l’armée Rwandaise est intervenue quelques jours après l’annonce de la construction des routes modernes à l’Est de la RDC notamment les routes Bunagana-Rutshuru-Goma et Kasindi-Beni-Butembo, conformément à l’accord bilatéral signé le 27 mai 2021 par le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni et une délégation de la RDC composée du vice-premier ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula et du ministre des insfrastructures Alexis Gisaro Muvunyi.
Alors que l’entreprise ougandaise Dott Services chargée de l’exécution des travaux s’apprêtait à lancer les travaux de construction dans cette zone, le Rwanda avait exécuté son plan d’invasion à travers les rebelles pro-rwandais du M23 pour barrer la route à cette entreprise, a fait savoir le lieutenant-colonel Mak Hazukay
« les terroristes de M23/RDF s’étaient précipités pour prendre Bunagana afin de bloquer l’entreprise ougandaise Dott services qui avait déjà déployé ces engins lourds de construction de la route moderne Bunagana-Rutshuru-Goma », peut-on lire sur un post de cet officier de l’armée congolaise.
M23/RDF, une guerre économie contre la RDC
La RDC étant un scandale géologique, il n’est aucun doute que sa stabilité appauvrirait des nations voisines dont l’économie repose sur l’exploitation illégale des ressources du sol et du sol de la RDC, à l’instar du Rwanda qui exploite depuis des décennies des ressources minières dans les territoires de l’Est de la RDC à travers des rebellions afin d’en avoir un plein contrôle.
Petit Etat, enclavé et densément peuplé, avec une économie qui repose principalement sur le secteur primaire (32,1%), l’industrie (15%) et les services (52,8%) (Banque mondiale (2021), le Rwanda est donc une économie petite mais une population dense. Conscient de ce déséquilibre, Paul Kagame le président Rwandais a choisi la stratégie de la déstabilisation du grand réservoir qui est la base pour voler, piller et ramener chez lui.
« La guerre M23-RDF est d’abord et avant tout économique… », a posté ce samedi 21 janvier 2023 sur son mur WhatsApp le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole de la coalition des forces armées de la RDC et de l’Ouganda, une force conjointe créée par l’accord bilatéral RDC-Ouganda en vue de combattre les rebelles de l’ADF et sécuriser les personnes et les matériels engagés dans la construction des routes modernes dans l’Est de la RDC en vue de la relance des échanges commerciaux entre ces deux pays dont les relations diplomatiques sont en bon pôle depuis l’arrivée du président Tshisekedi au pouvoir.
Combien de temps cela durera-t-il ?
Le gouvernement et le peuple Congolais ayant compris ces stratagèmes de Kigali mettent pression sur la communauté internationale pour porter des sanctions au gouvernement Rwandais pour son soutien indéniable aux rebelles terroristes du M23 à travers lesquels il agit sur le territoire Congolais.
A en croire le récent communiqué du gouvernement Congolais à la suite du refus de retrait de ces rebelles sur le sol congolais selon la programmation établie par les chefs d’Etats-majors de la communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC) et du chef du mécanisme ad hoc de vérification qui prévoyait leur retrait le 15 janvier 2023, le gouvernement Congolais se dit déterminé à protéger l’intégrité de son territoire à tout prix.
« La RDC est prête à toute éventualité et se défendre par tous les moyens (…) nous sommes déterminés à mettre fin définitivement à l’insécurité à l’Est de notre pays quoiqu’il en coute », peut-on lire dans ce communiqué signé le 17 janvier 2023 par le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula.
Serge Mulimani