
Désiré Malodra a fait cette déclaration mardi 24 septembre 2024, à l’occasion de la visite à Bule du vice-ministre Congolais de la Défense en mission en Ituri depuis dimanche dernier. Samy Adubango s’est rendu dans cette localité du territoire de Djugu, située à une centaine de kilomètres de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri à bord d’un vol spécial de la MONUSCO.
Sur place, il a visité les camps des personnes déplacées de Plaine Savo et Lala. Deux (02) sites placés sous la protection des FARDC et des casques bleus de la MONUSCO, et qui font régulièrement l’objet d’attaques du groupe armé CODECO, renseigne Jean-Tobie Okala, de la MONUSCO Beni-Ituri.
La dernière attaque a eu lieu le lundi 20 septembre dernier au village de Nglé, à 1 km du site de Plaine Savo. Grâce aux efforts conjugués des casques bleus (Bangladais) et des militaires Congolais (FARDC), l’attaque a été repoussée, mais neuf (09) civils y ont perdu la vie.
Pour autant, pas de quoi perdre confiance aux forces de défense et de sécurité Congolaises, encore moins aux casques bleus de la MONUSCO. Bien au contraire, la société civile locale demande même le renforcement de la présence des soldats de la paix Onusiens dans cette localité, où les deux camps de déplacés de Lala et Plaine Savo sont situés à presque six (06) kilomètres de la base de la MONUSCO de Bayoo.
« Nous saluons l’appui des casques bleus de la MONUSCO aux FARDC. Nous savons qu’ils n’ont pas un mandat offensif, mais ils font des patrouilles, et chaque fois que nous avons une alerte, nous les appelons. Dernièrement, ils sont arrivés sur le lieu [camp des personnes déplacées de Plain Savo], et cela a fait peur à l’ennemi ; cela a permis de diminuer le nombre de massacres que les miliciens voulaient faire… S’ils n’arrivaient pas à Ngle, avec les militaires des FARDC, je pense qu’aujourd’hui, on compterait plus de cent (100) morts, surtout que l’ennemi était décidé à venir faire de grands massacres », a dit Samy Adubangu.
D’où la demande au Gouvernement de renforcer également les effectifs des FARDC dans la zone de Bule, où vivent plus de 200 000 habitants et où se trouvent également les deux (02) camps de déplacés de Lala et Plaine Savo qui hébergent plus de 20 000 personnes déplacées.
Samy Adubango s’est dit conscient de la vulnérabilité de ces déplacés ; il a promis des mesures supplémentaires pour assurer une meilleure protection à la population :
« Il y a certaines stratégies de défense que je ne saurais dévoiler ici. Nos frères ont pris des armes contre leurs propres frères, ils ont engagé leurs responsabilités en signant des accords de paix. Nous attendons que ces accords soient matérialisés. Celui qui ne va pas respecter son engagement, la République va s’occuper de lui », a martelé le vice-ministre de la Défense.
Samy Adubangu a salué par ailleurs la franche collaboration entre les FARDC et les casques bleus de la MONUSCO. Un partenariat qui selon lui, a porté des fruits, en sauvant de nombreuses vies.
« La collaboration entre les casques bleus et les FARDC est au beau fixe. J’étais avec le commandant du site [base de la MONUSCO] de Bayoo, j’ai eu aussi à parler avec le commandant des FARDC : ils font du très bon travail, ils collaborent très bien, ils ont un seul objectif : protéger la population et ses biens. Les casques bleus nous accompagnent, mais la responsabilité nous revient… Dernièrement, le groupe [armé] CODECO a tenté d’attaquer les sites de déplacés de Jina et Fataki, ils ont été repoussés par les FARDC et la MONUSCO ; et jeudi dernier, la CODECO a encore tenté de s’attaquer au site de Savo, mais ils ont encore rencontré une intervention farouche et de la part du gouvernement et des casques bleus, c’est une intervention à saluer », a déclaré Samy Adubango.
Bienvenu Katava