La Commune de Mangina située à quelques trentes kilomètres à l’Ouest du centre ville de Beni, province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo est dépourvue d’une morgue en dépit du besoin manifeste dans cette communauté. Seule une petite construction qualifiable de « salle des morts » appelée morgue par certains habitants est visible au centre de santé de référence de Mangina dans un état piteux.
Construite en 2004, le petit bâtiment présente une mauvaise image de l’entité qui était l’épicentre de l’avant dernière épidémie d’Ebola qui a affecté la région et dont l’usage serait indispensable vu le taux élevé de la mortalité déploré dans ce milieu qui avait besoin d’une morgue.
Les habitants de Byakato, Kalibo, Mandima, Masiriko, Kikungu, Kyatsaba et environs ont du mal à conserver les corps des défunts et se sentent obligés de parcourir des longs voyages pour atteindre la ville de Beni où une petite capacité d’accueil des corps est possible.
Seuls quelques ressortissants de la région semblent prendre la situation à bras le corps. C’est le cas d’un prêtre catholique de Butembo, l’émissaire du président provincial de la jeunesse du Nord Kivu et quelques leaders locaux qui ont compris le problème sur le plan psycho affectif et ont pensé qu’une autoprise en charge communautaire serait la réponse à la problématique.
Selon madame Pélagie Sibamupende présidente du comité local de paix et développement de Mangina, la communauté doit désormais s’approprier un projet communautaire visant la construction d’une morgue digne. Ne voulant pas que l’initiative soit objet d’une récupération politique, il souhaite la contribution de tous sans tambours ni trompettes.
Kawa Ngoy Érick