samedi, mai 18

Nord-Kivu : « Rien ne justifie la majoration des frais de participation aux Exetats » (Société civile)

La majoration des frais de participation des élèves finalistes à la session 2022 de l’examen d’Etat n’enchante pas la coordination provinciale de la société civile de la province du Nord-Kivu.

Dans une interview accordée le week-end dernier à la radio Okapi en ville de Butembo, le premier vice-président de cette structure citoyenne estime que la fixation de ces frais n’a pas été faite en tenant compte du contexte socio-économique des parents d’élèves de cette province dont la majeure partie est secouée par des affres de la guerre.

« A notre avis, cette majoration des frais ne se justifie pas. Lorsqu’on fixait ces frais à 45$ (année passée), nous avons trouvé que c’était beaucoup par rapport au niveau de vie de la population de notre province. Un habitant de Beni, de surcroit, qui est entrain de fuir la guerre ne devrait pas payer comme un habitant de Goma qui est dans une zone plus ou moins sécurisée. Les experts du gouverneur devraient l’aider justement à pouvoir définir le niveau de vie de chaque milieu. », a réagi le premier vice-président de la société civile de la province du Nord-Kivu.

Pour cet exercice 2021-2022, le gouverneur militaire du Nord-Kivu a fixé le total des frais à payer par chaque candidat à 121 000 FC (cent vingt et un mille francs congolais) équivalent à 60.5$ (soixante point cinq dollars américains).
Le premier vice-président de la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu fait remarquer que le niveau des parents d’élèves, pour la plupart déplacés de guerre, ne leur permettra pas de payer ces frais. C’est pourquoi il sollicite que ces frais soient revus à la baisse et qu’une mesure particulière soit prise en faveur des élèves déplacés de guerre.

« Il devra également comprendre que depuis qu’il a pris le pouvoir, le nombre de déplacés a augmenté. Parmi ces déplacés, il y a des élèves et des parents d’élèves qui ne sauront pas trouver ces frais. Bien au contraire, on aurait sollicité qu’il puisse minorer ces frais parce que nous sommes dans une situation particulière de l’état de siège. Dans la région de Beni et même de Butembo, beaucoup d’enfants vont passer les examens d’Etat en dehors de leur centre tout simplement parce qu’ils ont été déplacés. Il (le gouverneur) devrait définir un mécanisme de soulagement de ces enfants. Il devrait dire par exemple que ces enfants vont passer les examens d’Etat sans payer. S’il a vraiment le souci de la population, il devrait revenir à cette décision et l’adapter au contexte et à la situation que la province est entrain de traverser », a poursuivi Edgard Mateso.

Notons qu’à part la ville de Goma et une partie du territoire de Lubero, l’ensemble de la province du Nord-Kivu connaît une situation de guerre depuis plusieurs décennies. C’est cette situation qui avait motivé le président de la République de décréter en mars dernier l’état de siège dans cette province, l’objectif étant de ramener la sécurité dans cette partie orientale du pays.

Serge Mulimani

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