L’archevêque de l’archidiocèse de Bukavu invite le gouverneur de la province du Sud-Kivu et les autorités tant civiles que militaires à prendre des mesures de sécurité pouvant prévenir les expériences douloureuses décolorées lors de la chute de Goma aux mains des rebelles du M23/RDF.
Dans une lettre adressée au gouverneur du Sud-Kivu, l’archevêque métropolitain de Bukavu rappelle tout d’abord que depuis le Nord-Kivu, le peuple congolais subit une guerre aux conséquences multiples dont le motif lui reste inconnu, avant de déplorer des pertes en vies humaines, en matériels divers et en temps incalculables qui en résultent.
L’ archevêque François Xavier Maroy Rusengo a exprimé les supplications du peuple innocent auprès du gouverneur du Sud-Kivu, avec toutes les autorités au niveau provincial, national et international, de lui éviter un autre bain de sang qui ne profite humainement à personne. L’archevêque métropolitain faisait allusion au carnage déploré lors de la prise de Goma où environ trois milles (3000) personnes ont été tuées, selon divers rapports des organisations nationales et internationales.
Alors que les dirigeants Africains se réunissent en Tanzanie pour essayer de trouver une solution à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, le dirigeant de la province ecclésiastique de Bukavu plaide pour la prise des décisions utiles dans ce sommet Africain afin d’arrêter la guerre au lieu de prolonger des discussions qui laissent le peuple meurtri dans l’agonie.
En cas d’avancée des rebelles dans la ville de Bukavu, l’archevêque métropolitain appelle les responsables d’éviter des affrontements au milieu de la population
« il est par ailleurs responsable d’éviter les affrontements dans les grandes agglomérations et au milieu de la population civile. Tout en encourageant nos vaillants militaires pour qui nous ne cessons de prier, nous déplorons cependant que certains de nos frères qui vont ou qui reviennent du front, semblent nous assimiler en leurs ennemis en nous pillant et en nous tuant pour rien », a-t-il déploré dans sa lettre.
L’archevêque métropolitain alerte enfin sur le faut que certains militaires FARDC commencent à vouloir installer leurs armes dans les parcelles des paisibles citoyens, comme pour transformer Bukavu, cette ville martyre depuis trois décennies, en un champ de bataille. Il les invite à y penser par deux fois, tenant compte, entre autres, du récent carnage de Goma.
Serge Mulimani