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RDC : voici le parcours militaire du nouveau patron des FARDC, le Lt Général Christian Tshiwewe Songesha

Mardi, 04 octobre 2022, le chef de l’État Congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, vient de confier l’État Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) commandement au Général Christian Tshiwewe Songesha.

Retour sur le parcours du nouveau patron des forces armées

Le 22 avril dernier, lorsqu’il rend publique la nouvelle organisation de la Garde républicaine (GR), Félix Tshisekedi surprend en écartant le général Gaston Hugues Ilunga Kampete. Faucon de Joseph Kabila placé sous sanction par l’Union européenne, il dirigeait depuis 2014 cette unité des forces armées chargée d’assurer la sécurité du président et de sa famille. Le président Congolais étonne à nouveau en annonçant son remplaçant : Christian Tshiwewe Songesha, 51 ans.

Présenté comme un homme réservé, confiant, loyal, et surtout très efficace, le nouveau « Monsieur sécurité » du président de la République a toute la confiance de Félix Tshisekedi.

« Ce poste hautement stratégique requiert la confiance totale du chef de l’État », commente une source au sein des renseignements Congolais, contactée par Jeune Afrique.

« La nomination du général major Christian Tshiwewe pour s’occuper de la sécurité présidentielle témoigne de la confiance que lui porte le président », renchérit un membre de l’entourage de Félix Tshisekedi.

« Il est apprécié par les troupes, majoritairement Katangaises, qui le considèrent comme un bon chef militaire, humain, courtois et discipliné. Sur la base de ces éléments, on peut dire qu’il a le profil pour diriger la GR, dont il était le numéro 2 avant sa nomination », affirme Jean-Jacques Wondo, analyste des questions militaires.

Du commandant au général major

Né le 27 octobre 1968 à Lubumbashi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga, Christian Tshiwewe Songesha est originaire de la province de Lualaba. À trente ans, en 1998, il est parmi les premiers officiers rangers formés au Soudan après le départ de Mobutu, chassé du pouvoir par Laurent Désiré Kabila. De 1999 à 2000, il suit les cours de commandement d’état major « Mura » (l’autre appellation de la Garde républicaine) à Likasi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga, et recevra le brevet d’état major pour son cursus réalisé en Angola.
De retour en RDC, il est parmi les brillants étudiants qui participent au cours de commandant brigade, au centre supérieur militaire à Kinshasa, entre 2003 et 2004. Formé à l’antiterrorisme par des Israéliens en Angola, Christian Tshiwewe Songesha fera également ses classes au sein de la deuxième promotion Kabila du collège des hautes études militaires et stratégies de défense de Kinshasa.

En parallèle, il gravit patiemment les échelons de la hiérarchie militaire. Désigné commandant de la 10ème brigade Mura à Kinshasa en 2003, il est nommé commandant du 13ème régiment de la Garde républicaine à Lubumbashi, de 2007 à 2011. De retour à Kinshasa dès 2011, il est désigné commandant second en charge des opérations et renseignements de la GR de 2014 à 2020, jusqu’à ce que Félix Tshisekedi l’élève au grade de général major.

Loyauté et redevabilité, c’est en arrangeant les déplacements du président de la République, principalement dans la ville de Kinshasa, que Félix Tshisekedi l’a remarqué. « La confiance a grandi au fil des jours et des semaines. Et même au sein de la famille biologique du président, il a des soutiens », assure une autre source de l’entourage du président.

« L’enjeu, pour Félix Tshisekedi, était de confier la sécurité à un homme en qui il a confiance. Même si, dans le passé, Tshiwewe n’a pas une histoire particulière avec le chef de l’État, le fait qu’il soit nommé par ce dernier lui donne des obligations de loyauté et de redevabilité », poursuit une autre source au sein des renseignements.

« Sa loyauté vis-à-vis du nouveau président sera attendue en cas de conflit entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, qui lui a permis d’être en charge des opérations et renseignements de la GR pendant une période très critique, entre 2014 et 2020, pendant laquelle la GR a directement été accusée de violations graves des droits humains », analyse Jean-Jacques Wondo.
Depuis son arrivée au pouvoir, Félix Tshisekedi tente de reprendre la main sur l’armée, dont les chefs avaient été nommés par Joseph Kabila. Depuis le début de 2020, plusieurs cadres militaires ont fait l’objet d’auditions, voire de mesures de mise à l’écart. Ce fut notamment le cas du général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires, décédé le 29 février dernier dans des circonstances encore non élucidées, qui font l’objet d’une enquête, ou encore du général Muhindo Akili Mundos.

Ces mises à l’écart interviennent dans dans un contexte de rapprochement entre Kinshasa et Washington, qui fait pression pour obtenir le départ de tous les généraux sous sanction européenne ou américaine. « Christian Tshiwewe Songesha n’a pas une mauvaise réputation, assure à JA une autre source de l’entourage du président, c’est un profil qui rassure les partenaires internationaux, les organisations de la société civile, et l’ancien président Joseph Kabila ».

Article tiré de Jeune Afrique

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