
Les professionnels exerçant dans des écoles publiques décident de radicaliser leur mouvement de grève. Ils l’ont fait savoir vendredi 06 septembre à Goma, à l’issue d’une réunion évaluative de la grève lancée depuis la rentrée scolaire 2024-2024.
Devant la presse locale, le porte-parole de l’intersyndicale a indiqué que la grève a été observée en grande partie dans la ville touristique de Goma. Aron Sanvura fustige ce qu’il qualifie de silence du gouvernement Congolais, face aux revendications des enseignants.
« Les écoles ont respecté à plus de 90% le mot d’ordre de grève, donc à Goma et au Nord-Kivu la grève se porte à très bonne santé. Nous avons trouvé que jusque là, le gouvernement reste indifférent et à chaque action il y a une réaction. À son indifférence, les enseignants du Nord-Kivu optent pour la radicalisation de la grève jusqu’à nouvel ordre », a-t-il déclaré.
Dans leurs revendications, les enseignants exigent entre autres le payement de 500 USD le mois et la prise en charge de non payés.
« Dans le gros, nous revendiquons premièrement la valorisation de la carrière enseignante, c’est-à-dire 500 dollars au dernier payé ou l’équivalent, 1 500 000 Francs Congolais et cela pour que nous puissions nous permettre de bouer les deux bouts du mois. À cela nous ajoutons la prise en charge par l’État de nouvelles unités déjà identifiées qu’on appelle actuellement les non-payés. Nous voulons aussi qu’on puisse déverrouiller tous les bureaux gestionnaires qui sont en ordre avec le cadre organique et aussi le plus tôt possible, nous déférer à la fonction publique pour jouir de mêmes droits que les agents et fonctionnaires des services publiques de l’État », a indiqué Aron Sanvura.
De l’autre côté, Danatien Kibuya l’un des grévistes rencontrés estime que les syndicalistes ne doivent plus participer aux négociations avec le gouvernement, qui ne profiteraient pas au corps enseignant.
« Si nos syndicalistes veulent continuer avec la grève, qu’eux aussi refusent les négociations. Nous ne voulons pas des billets de Ministres Kinshasa-Mbwela-Goma, non. Qu’ils restent en province, nous attendons le compte alimentés selon le montant que nous demandons ici tous en province, les autres vont revenir en grève, s’ils acceptaient de ne pas négocier », a-t-il martelé.
Notons que depuis la rentrée scolaire, plusieurs écoles publiques ferment toujours les portes. Cependant, certains observateurs estiment que le gouvernement central doit prendre en compte le désidératas des enseignants pour sauver l’éducation des enfants.
Jocel Biryeka