dimanche, février 16

Nord-Kivu/Guerre du M23 : “La zone tampon occupée par la force de l’EAC qualifiée de danger pour la RDC” (Société civile)

Les forces vives de la province du Nord-Kivu jugent dangereuse “la zone tampon’’ imposée aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo(FARDC) par les rebelles du M23 sous la bénédiction de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) sur la ligne de front dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

En effet, après avoir conquis des agglomérations du territoire de Rutshuru, les rebelles du M23 ont négocié avec la force régionale de l’EAC une zone dite “tampon.” Cet espace non accessible aux forces armées de la RDC, est sous contrôle de cette force régionale invitée pourtant par les autorités de la RD Congo pour appuyer les FARDC dans l’affrontement contre ces rebelles.

La coordination de la société civile du Nord-Kivu qui parle d’un accord mal négocié qualifie de dangereuse cette zone tampon qui limite la zone d’intervention des forces armées de la RDC.

« Cette zone tampon est très très dangereuse. Ça relève encore du plan Rwandais qui veut qu’il y ait une zone qui ne permette pas à ce que les forces armées de la République ces rebelles pourtant qui sont entrain de nous agresser. Pendant que les M23 sont entrain de libérer des zones pour créer la zone tampon, ils sont entrain d’aller gagner d’autres villages. C’est pourquoi au niveau de la société civile nous continuons à demander non seulement au gouvernement de refuser cet accord mais aussi d’utiliser la force pour déloger ces rebelles », a dénoncé Edgard Mateso.

Le vice-président de la société civile du Nord-Kivu a par ailleurs dénoncé le jeu de l’ennemi auquel joue la force régionale de l’EAC. Pour lui, cette force supplétive aux FARDC joue le rôle qui n’est pas le sien, celui pour lequel elle n’a pas été appelée en RDC.

« l’EAC est venue au pays c’était pour imposer la paix, pour combattre au côté des FARDC les rebelles du M23/RDF pour les imposer de retourner au Rwanda et permettre à ce que les déplacés de guerre puissent regagner leurs milieux et reprendre leurs activités, mais il est étonnant de constater que au lieu de les combattre, au lieu de leur imposer la fin de la guerre, mais bien au contraire elle a créé une zone tampon qui ne permet plus aux FARDC d’accéder à l’ennemi. C’est très dangereux, nous devons le dénoncer et nous devons demander à notre gouvernement de pouvoir supprimer cette zone tampon, nous sommes un pays souverain, et donc nous devons nous défendre et imposer la paix sur toute l’étendue du territoire national ».

Depuis le 23 décembre 2022, les forces de l’EAC se sont déployées dans les zones occupées par les rebelles du M23. Le rôle que joue cette force régionale constituée des militaires Kenyans, Sud-Soudanais, Ougandais et Rwandais suscite du questionnement au sein de la population Congolaise qui crie depuis à un plan visant à donner des manœuvres aux rebelles afin de les parvenir à leur mission, celle de négocier des nouveaux accords avec le gouvernement Congolais.

Serge Mulimani, depuis Kasindi

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