
« Ce tournoi a duré tout un mois. Il était question de créer un climat de confiance entre la MONUSCO et la communauté locale qui nous accueille. Vous savez, le travail que fait la MONUSCO est parfois mal vu ou mal compris par certains, et le fait pour nous de rétablir ce climat de confiance avec la communauté locale à travers des activités sportives et culturelles, est une bonne opportunité pour nous, de renforcer cette confiance et faire baisser le sentiment anti-MONUSCO qui peut exister dans le cœur des uns et des autres », indique Jean-Tobie Okala, des relations publiques.
En quelques mots, Valery Sob, le responsable du comité du Bien-être et officier des Affaires civiles à la MONUSCO/Bunia a tout dit. Pendant un mois, la MONUSCO a organisé un tournoi dit de « cohésion sociale entre son personnel et les populations de Bunia ».
Quatorze équipes y ont pris part, dont celles de l’association des banquiers de l’Ituri, d’une ONG locale, de la société civile, et côté MONUSCO : de la police civile, des casques bleus Indonésiens, Népalais, Sénégalais, Bangladais, Marocains et du comite du Bien-être.
Au-delà de l’aspect purement sportif, il s‘agissait surtout de coller les morceaux d’une relation qui n’a pas toujours été au beau fixe dans cette ville qui n’échappe pas au poison de la désinformation et des fausses rumeurs sur le travail de la MONUSCO.
Le dimanche 1er septembre 204 a donc marqué la clôture de ce tournoi. Plusieurs activités culturelles ont précédé la finale de ce tournoi qui a opposé deux équipes de la MONUSCO (sans favoritisme aucun, selon les organisateurs) : la police civile (UNPOL) et le contingent Indonésien. En présence du vice-gouverneur de la province de l’Ituri, des autorités de la ville, mais aussi de nombreux spectateurs dont des jeunes venus des différents quartiers de la ville de Bunia, les différents contingents de la MONUSCO ont offert au public quelques aspects de leurs cultures, notamment des spécialités culinaires, des danses et défilé de tenues traditionnelles.
Marocains, Indonésiens, Bangladais, Népalais, Sénégalais et Congolais, chacun dans son rythme et registre, a esquissé des pas de danse en signe de fraternité entre la MONUSCO et la communauté locale. Et le public en redemandait encore.
La responsable de l’ONG AMAB, l’Association des Mamans Anti Bwaki, présente à la finale, dit avoir beaucoup aimé cette approche. Du coup, elle demande que ce type d’activités s’étende à d’autres communautés de l’Ituri, pour servir d’exemple, favoriser le « vivre-ensemble » et bannir la division communautaire qui s’est accentuée dans la province à la suite des conflits armés à caractère identitaire :
« Ça va rester comme un souvenir, qu’on peut jouer ensemble, on peut vivre ensemble, on peut danser ensemble, on peut se regarder en face ensemble, on peut tomber dans les bras de l’autre, sans problème, ça fait du bien », a déclaré Beatrice Dive.
Valery Sob est du même avis et se projette déjà sur la prochaine édition, qui devrait faire la part belle aux femmes ituriennes :
« C’est une première en Ituri que la MONUSCO organise une telle activité. Nous allons préparer la 2e édition, après ce tournoi, pour les femmes cette fois. A travers les diversités culturelles, on peut résoudre beaucoup de nos conflits, beaucoup de problèmes qui peuvent exister entre les hommes, parce que on se rend compte-là qu’on est lié par les cultures. Ici, il y en a qui se rendent compte que le couscous Marocain se mange aussi au Sénégal et vice-versa. Je pense que pour la prochaine édition, il nous faudra avoir des mamans Hema, Lendu, Bira, etc,…, bref, de toutes les communautés ».
Notons que, la finale de ce tournoi a vu la victoire des UNPOL2 sur les Indonésiens par un score de 3 buts à zéro.
Bienvenu Katava