mercredi, mars 26

Beni : vingt-cinq agents de la PNC formés aux techniques d’investigation contre le terrorisme en milieu carcéral par la MONUSCO

Ils sont vingt-cinq (25) agents de la PNC, des magistrats civils et militaires, et des membres du personnel de l’administration pénitentiaire civile et militaire, dont cinq (05) femmes, affirme Jean-Tobie Okala de la MONUSCO.

Depuis lundi 09 septembre et jusqu’au 19 septembre prochain, ils vont suivre à la salle des conférences de la MONUSCO à Boikene/Beni une formation de deux semaines sur les techniques d’investigation contre le terrorisme et l’extrémisme violent et la radicalisation en milieu carcéral.

C’est pour renforcer les capacités des acteurs de la chaine pénale dans la prise en charge des infractions liées au phénomène du terrorisme, de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Il s’agit des acteurs œuvrant dans le processus de désengagement/déradicalisation et de réinsertion sociale des détenus.

Savoir lire un relevé d’appels téléphoniques.

Cette formation vise donc à mettre à leur disposition des outils pertinents pour prévenir ces risques et mener des enquêtes en rapport avec ces nouvelles menaces sécuritaires.

Concrètement, les participants devront être en mesure entre autres de :

  • Empêcher que la prison ne devienne un terrain de prolifération du terrorisme, de la radicalisation et de l’extrémisme violent;
  • Connaître les dispositions pertinentes du code pénale et du code numérique sur les questions liées aux thématiques;
  • Acquérir des connaissances de base permettant de maitriser les différentes démarches d’analyse criminelle numérique utilisées en investigations notamment l’identification des utilisateurs, l’association IMEI/IMSI, la localisation, le bornage, etc,…
  • Lire, exploiter et analyser un relevé d’appels téléphoniques obtenu à la suite d’une réquisition;
  • Manipuler les logiciels de renseignements géographiques pour les opérations de bornage et de localisation;
  • Connaître le processus de la déradicalisation/désengagement des individus extrémistes violents et mise en place des mécanismes efficaces de monitoring.

La formation est organisée par trois sections de la Mission onusienne : Appui à la Justice, Police civile et Appui à l’administration pénitentiaire. Elle s’inscrit également dans le contexte de désengagement de la MONUSCO de la RDC et du transfert de compétences aux partenaires locaux.

Et c’est justement cela, l’une des originalités de cette formation : elle sera dispensée par des formateurs Congolais, formés eux-mêmes l’année dernière par la MONUSCO.

L’un d’eux, François Kalonda, commissaire supérieur adjoint de la PNC/Beni, affirme que la formation (des formateurs) qu’il a suivie l’année dernière a changé radicalement sa façon de travailler, ainsi que celle des policiers de Beni.

« La formation sur la lutte contre le terrorisme de l’année dernière nous permet aujourd’hui d’alerter chaque fois nos éléments sur ce qui se passe aux côtés d’eux. Vous savez, moi, je suis chargé des opérations chez nous [à la PNC/Beni], je tiens chaque fois des séances de rattrapage avec mes éléments, pour leur dire ce qu’il faut faire quand ils voient quelque chose qui ressemble à une bombe. Par exemple, on trouve un bidon dans lequel on a placé des fils, dès qu’on voit une histoire pareille, on alerte les policiers qui savent désormais quoi faire : notamment empêcher les gens d’entrer en contact avec l’objet, écarter les gens le plus loin possible, et appeler les secours, pour éviter les dégâts. Cette formation était très importante, elle permet aujourd’hui d’éviter beaucoup de dégâts,…en même temps qu’elle valorise », a-t-il déclaré.

Corriger des failles…
Contrairement à la formation de l’année dernière, cette fois-ci, en plus des agents de la PNC, y sont associés également des magistrats civils et militaires, et des membres du personnel de l’administration pénitentiaire civile et militaire.

Pour le capitaine Jacques Ndombe, juge au tribunal militaire de garnison de Beni, c’était une nécessité dans cette région où le terrorisme voudrait s’implanter. Il affirme que cette formation permettra de corriger certaines failles constatées :

« Cette formation est la bienvenue parce qu’on avait beaucoup de lacunes. Mais je pense qu’avec cette formation, cela va vraiment améliorer certaines choses, certaines difficultés entre nos officiers et le personnel judiciaire. Je pense que la fois passée, il y a eu la police qui avait eu à suivre cette formation, mais cette fois-ci, je vois que nos partenaires ont voulu nous associer, nous les magistrats, et le personnel judiciaire. Je pense que tout ça, c’est pour améliorer toutes les failles constatées. Et puis, nous pensons que cette formation va apporter beaucoup de choses, surtout que nous sommes dans un espace où le terrorisme bat son plein. Ça peut nous aider à dénicher et à combattre le terrorisme qui sévit dans notre région ici, précisément à Beni », a-t-il ajouté.

Le commissaire supérieur adjoint de la PNC/Beni, Francois Kalonda, voit une autre raison d’associer la justice et l’administration pénitentiaire à cette formation :

« C’était important qu’on associe les deux autres corps. Le milieu où se recrutent plus les terroristes, c’est le milieu carcéral… Et la justice aussi, peut empêcher les gens d’aller à la radicalisation. Le milieu carcéral, là où on place tous les criminels, on les rassemble, c’est le milieu propice pour la formation des hommes à la radicalisation ».

Bienvenu Katava

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