samedi, mars 15

Nord-Kivu : la population prête et déterminée à combattre les rebelles dont l’ADF à Oïcha, Maimoya et Eringeti

Dans les agglomérations d’Oïcha, de Maimoya et d’Eringeti, en territoire de Beni, au Nord-Kivu, des habitants se disent prêts à faire face aux ennemis de la paix, notamment la rébellion d’origine Ougandaise ; force démocratique et alliées (ADF) qui opère dans la région de Beni et environs depuis plus d’une décennie, mais aussi au mouvement du 23 mars (M23) que le gouvernement Congolais accuse d’être soutenu par le Rwanda.

Ils ont pris cet engagement et exprimé leur détermination, quelques jours après avoir été sensibilisés sur la résistance populaire face à toute menace de l’ennemi.

En effet, du 02 au 12 août 2024, l’association sans but lucratif dénommée « Ubuntu Pafrika Asbl» en collaboration avec le SECAS des forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) a organisé une série d’activités d’échanges et sensibilisations sur l’analyse de contexte des ADF dans cette partie Est de la république démocratique du Congo qui connait des tueries des civils depuis plusieurs années.

Généralement, la population était sensibilisée sur le renforcement de la collaboration civilo-militaire, « car nous n’avons qu’une seule armée qui s’est engagée à nous défendre, prête à mourir en nous défendant. Elle est ainsi la seule que nous devons soutenir avec nos informations. Malheureusement, notre ennemi dans son mode opératoire, il cherche d’abord à nous diviser et à semer un climat de méfiance entre civils et son armée et il en profite, parce que là on est fragilisé », démontre maître Fidèle Ubuntu, coordonateur de l’Asbl Ubuntu Panafrika.

« Nous devons ainsi être vigilants, nous méfier de ces démarches de l’ennemi, lui montrer que, quoi qu’il en soit, nous resterons soudés, proches de notre armée. Parce qu’il n’existe pas de chaire sans os. Et nous on est une chaire, les FARDC sont des os. Cela constituera notre première force. Parce que, quand un doigt a un problème, on ne songe pas à l’écarter du corps humain parce qu’il est malade. On cherche plutôt à le soigner. Et si c’est un militaire qui commet une erreur, est-ce qu’il faut directement envisager le refuser ou nier toute l’armée ?, non. C’est plutôt question de chercher comment trouver solution au problème que nous avons. Parce que nous ne pouvons pas vivre sans notre armée et on ne peut, non plus, compter sur une armée étrangère. C’est ce que nous avons voulu faire comprendre à la population » poursuit maitre Fidèle.

L’engagement des habitants d’Oïcha, Maimoya et Eringeti

En commune d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, où la séance de sensibilisation était tenue le 02 août 2024 dans la salle Kyusa, à l’occasion de la première commémoration du génocide des Congolais pour des gains économiques (GENOCOST), les participants estimés à plus de 400 (hommes et femmes) étaient appelés à braver la peur.

« Nous devons vraiment mettre en pratique tout ce qui nous a été demandé, il y a peu par Ubuntu. Moi ici, je suis maintenant capable d’affronter tout celui qui veut venir comme ennemi, comme l’ADF. Aujourd’hui, on m’a dit que l’ennemi est celui qui veut nous voir plus mourir de peur. C’est ainsi que c’est désormais fini la peur. Je me mets débout et je demande à ma communauté d’Oïcha de braver la peur, car ensemble, aux côtés des FARDC, nous pouvons », a indiqué vendredi 16 août 2024, monsieur Gabriel, un habitant de la localité de Bakila-Tenambo, voisine d’Oïcha parmi ceux qui avaient pris part à cette activité.

A environs 20 kilomètres au Nord d’Oïcha, dans l’agglomération d’Eringeti, en secteur de Beni-Mbu, toujours en territoire de Beni, où une activité similaire était organisée le 09 août 2024 dans la salle polyvalente de Kasana, d’autres habitants se disent aussi déterminés à éviter de faire l’apologie de l’ennemie. Comme Pascal Bace, un de ceux qui avaient participé.

« Nos Whatsap, Facebook, X,… ne sont plus à utiliser pour publier les photos de nos morts par massacres de l’ADF. Plutôt à montrer à l’ennemi que nous somme désormais souriants, parce que nous venons d’enterrer l’ADF comme il nous a été recommandé », a-t-il dit.

Dans l’agglomération de Maimioya, avant Eringeti, à 12 kilomètres au Nord d’Oïcha, une autre entité du secteur de Beni-Mbau qui a connu plus de 50 attaques rebelles de l’ADF depuis 2014, selon la société civile locale, la population s’est engagée à éviter toute complicité avec l’ennemi, plutôt avec l’armée nationale pour contrer les agresseurs, même le M23.

« Cette insécurité nous a beaucoup plongé dans la souffrance. Si entre nous il y a des collaborateurs des égorgeurs des civils, ceux qui leur facilitent la sale opération, ils doivent cesser, ou alors nous devons les dénoncer. On en a marre », a exprimé, avec un ton ferme, une femme couvert d’anonymat, parmi ceux qui ont pris part à l’activité de sensibilisation y organisée le 12 août 2024 dans la salle des jeunes du quartier Mahembe, à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse.

Cette série d’activités de sensibilisation s’inscrit dans le cadre du projet, « Wapi jiwe langu kwa usalama wa Kivu ? », entendez par là « Où est ma contribution pour la Paix au Kivu ? » sous le financement d’un couple de disciple de Jésus/Evangéliste Américain. Elle connaissait même la présence des soldats et militaires des FARDC, même des éléments de la police nationale Congolaise (PNC).

Le coordonateur de l’Asbl Ubuntu Panafrika qui se félicite de la réussite de ce projet dans la chefferie des Watalinga, toujours en territoire de Beni, envisage poursuivre sa mission dans le secteur de Ruwenzori, axe Beni-Kasindi menant vers l’Ouganda voisin.

Nganga Victor Mbafumoja

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