vendredi, mai 3

Nord-Kivu : la police réprime une manifestation anti-EAC à Goma

Certains militants réunis au sein du collectif des mouvements citoyens et groupes de pressions sont descendus dans la rue mercredi 18 janvier 2023 à Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu. Accompagnés de quelques habitants de la ville touristique, les manifestants protestaient contre ce qu’ils qualifient de l’inefficacité de la force régionale des États d’Afrique de l’Est (EAC) face aux rebelles du M23.

Alors que la manifestation était déjà interdite à la veille par l’autorité urbaine, les manifestants se sont mobilisés tôt le matin du même mercredi, au rond point Mutinga, où ils ont commencé à marcher jusqu’au rond point Signers, avant d’être dispersés par les éléments de la police nationale congolaise.

Dans leur mémo qui devrait être lu et déposé au gouvernorat de province, les manifestants rappellent que les FARDC restent la seule force pour défendre l’intégrité du territoire national.

« On a organisé une manifestation, pour aller déposer notre mémorandum, auprès du gouverneur de province qui est aujourd’hui, le commandant des opérations de la guerre en cours à l’Est de la RD Congo. Dans notre mémorandum, c’était de rappeler que, les FARDC c’est la seule force de défense qui doit nous sécuriser et qui doit libérer nos frères de Rutshuru et de Nyiragongo. Et aussi, la force de l’EAC qui est venu en appui et jusqu’aujourd’hui plus de deux mois, ils n’ont rien fait, qu’ils retournent chez eux, parce qu’on ne veut pas encore avoir une MONUSCO inefficace« , a indiqué Jacques Sinzahera, militant du mouvement citoyen AMKA Congo.

Pendant ce temps, les manifestants ont été dispersés en mainte reprise par les éléments de l’ordre, lorsqu’ils voulaient se diriger au gouvernorat de province, pour la lecture de leur mémo.
Sur place, les journalistes qui couvraient la manifestation se sont vus être bousculés par la police nationale congolaise. Ici, quelques uns ont été interpellés avec certains manifestants, avant d’être relaxés quelques heures après.

Situation que condamne Aspirine Espoir, militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA).

« La police c’est un service commandé, les policiers ne devraient que répondre aux ordres que leur a donné Monsieur le Maire. Mais nous félicitons les journalistes, du fait qu’ils ne se fatiguent pas, quoi que leurs droits sont bafoués, mais ils continuent toujours. Nous profitons de cette occasion, pour rappeler encore la communauté internationale de voir ce que vivent les journalistes en RDC. C’est déplorable, qu’au 20ème siècle, on continue toujours à boufouer et ignorer la liberté de la presse« , a-t-il déploré.

De l’autre côté, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle section de Goma, un parti politique au pouvoir estime qu’il n’était pas opportun d’organiser cette manifestation. Son secrétaire fédéral dit qu’il fallait encore un temps, avant d’organiser des manifestations.

« Normalement dans la résolution de conflits, quand on trouve solution à un conflit, il y a toute un canevas qu’il faut d’abord épuiser avant de passer aux actions. C’est pourquoi, nous à l’UDPS ayant la maîtrise, sur ce qui doit se faire normalement sur terrain, nous avons trouvé qu’il fallait d’abord donner un temps à cette force« , a déclaré Georges Yalala, secrétaire fédéral de l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS), fédération urbaine de Goma.

Il sied de noter que, par rapport à la manifestation organisée ce jour dans la ville de Goma, en grande partie les activités socio-économiques ont tourné à la normale.

Jocel Biryeka, depuis Goma

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