dimanche, février 9

Etat de siège au Nord-Kivu et Ituri : les acteurs de cette mesure exceptionnelle doivent démissionner s’ils respectent leurs grades (Abdoul Kalemire III)

Ils sont plus de cinq cent citoyens qui ont perdu leur vie dans le massacre depuis différentes attaques des rebelles Ougandais de l’ADF sur le sol de la chefferie des Bashu, en territoire de Beni au Nord-Kivu dans la partie Est de la RD Congo. Ce bilan a été livré par le chef de cette chefferie. C’était au cours d’une interview qu’il a accordée à la presse locale la soirée du mardi 30 juillet 2024.

Pour Abdoul Paluku Kalemire III, il est incompréhensible que des habitants continuent à subir la méchanceté de l’ennemi sous les yeux des hauts gradés et chargés des services de sécurité.

Cette autorité coutumière se dit très consternée par la tuerie de plus de cinq cent (500) personnes dans sa juridiction, massacrées par des ADF, sous la mesure exceptionnelle, dite de l’état de siège, pourtant instaurée par le chef de l’État pour restaurer la paix dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

« Actuellement, si nous faisons la statistique, nous constateront que le nombre de personnes mortes sous l’état de siège est plus élevé que celui enregistré sous le règne des civils. Nous savons que la population du Nord-Kivu soutient son armée, fort malheureusement, nous ne voyons pas des résultats palpables de la part des dirigeants territoriaux voire provinciaux, car ils n’aident à rien les citoyens. C’est comme dans la chefferie des Bashu, le massacre a commencé pendant la période de l’état de siège. Depuis le 19 août 2021, seule la chefferie des Bashu vient de perdre au moins 500 personnes », a dit le Mwami Abdoul Paluku Kalemire III.

Pour que ces hauts gradés de l’armée Congolaise sauvegardent leur image, leur identité et pour que la population de l’Est du pays continue à leur placer une confiance, il est mieux qu’ils démissionnent de leurs postes avant même la levée de l’état de siège par le chef de l’État, vue que cette mesure n’a pas atteint les résultats escomptés, pense le chef de Bashu.

« Actuellement, au moins trois territoires du Nord-Kivu sont sous occupation de l’ennemi dans une province dirigée par des militaires nommés par le président pour mettre fin à l’insécurité. Je penses que si ces militaires se respectent et veulent vraiment honorer leurs grades, ils n’ont qu’à démissionner, car ils n’ont pas su matérialiser le travail leur demandé », souhaite le chef de la chefferie des Bashu.

Sur les six (06) territoires que compte le Nord-Kivu, au moins trois sont sous occupation de rebelles du M23 pendant que l’ADF fait rage dans le territoire de Beni; une situation selon l’autorité des Bashu qui prouve à suffisance l’échec de cette mesure exceptionnelle.

Tsongo Kamala Bin-Phlégon

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