Organisé le 09 août 2022 sur toute l’étendue de la République du Kenya, ce jeu démocratique a des conséquences directes ou indirectes sur la RD Congo au cas où le pouvoir basculait du côté d’un candidat qui n’a pas été soutenu par le régime actuel du Kenya, pense le politologue congolais Jonas Kasimba. Car, selon lui, le pouvoir sortant du Kenya, à travers son président Uhuru Kenyatta se constituait à un allié de taille de l’actuel régime de Kinshasa en soutenant d’abord l’accord Cap pour le changement (CACH), la politique du président Félix Antoine Tshisekedi et le processus de paix dans l’Est de la RDC.
Dans son message publié sur son compte tweeter la nuit du dimanche 14 août 2022, Jonas Kasimba précise que ce « changement des paradigmes et considérations géostratégiques est une obligation pour la République Démocratique du Congo« , tout en sachant que le président sortant du Kanya, Uhuru Kenyatta soutient l’opposant historique Raila Odinga à
en défaveur de son vice-président William Ruto dans cette course présidentielle.
D’après ce notable du Nord-Kivu, sur le plan politique, le pouvoir actuel de la RDC tire ses origines du Kenya dans le sens où c’est à Nairobi que l’accord qui a découlé à la formation de la coalition CACH ticket gagnant à l’élection présidentielle de 2018, sur le plan économique, le Kenya joue un rôle de prédilection sur beaucoup de transactions commerciales avec la RDC. Le collidor commence du port de Mombasa, un fait à ne pas négliger et qui facilite les importations vers la RD Congo. Et enfin, le rachat par Equity de la BCDC et KCB de la TMB.
Il sied de signaler que, selon des résultats officiels partiels diffusés quatre jours après une élection qui suscite une grande attente, Raila Odinga, figure historique de la politique Kényane, devançait légèrement, samedi 13 août, le vice-président sortant William Ruto dans la course à la présidence du Kenya.
Odinga totalisait 52,54% des voix (2.288.315 voix), contre 46,76% (2.036.795 voix) pour M. Ruto, sur 29,92% des bureaux de vote, selon des résultats officiels diffusés depuis Nairobi, où la commission électorale indépendante (IEBC) procède aux opérations de collecte, comptage et vérification des résultats.
Les résultats définitifs seront annoncés le 16 août au plus tard, tel que le prévoit la loi. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50% des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle. Si le Kenya est considéré comme un îlot de stabilité et de croissance au coeur d’une région tourmentée, les résultats de toutes les présidentielles depuis 2002 ont été contestés, parfois dans la violence.
Pour rappel, 22,1 millions de Kényans ont été appelés aux urnes, pour chercher le remplaçant d’Uhuru Kenyatta qui a fini ses deux mandats. Quatre candidats étaient en lice, mais l’élection se résume à duel entre deux favoris : Raila Odinga, 77 ans, vétéran de l’opposition qui a reçu le soutien de M. Kenyatta pour sa cinquième candidature à la présidence, et William Ruto, 55 ans et vice-président sortant. Cinq autre scrutins étaient organisés mardi, pour choisir notamment les parlementaires, gouverneurs et 1.500 élus locaux.
Bienvenu Katava