mardi, mai 7

Beni : l’insécurité à la base de la fermeture des radios et de l’inaccessibilité aux sources d’informations dans le Ruwenzori

Face à la persistance de l’insécurité dans le secteur de Ruwenzori en territoire de Beni au Nord-Kivu, des radios de cette région sont réduites au silence. Certains journalistes ont trouvé la mort dans des circonstances non claires ou sont portés disparus. Plusieurs zones restent inaccessibles aux journalistes qui exercent leur métier dans une anxiété due à cette situation d’insécurité.

Les attaques à répétition des rebelles des forces démocratiques et alliées (ADF) sont à la base de la mort de plusieurs centaines de personnes et de la disparition de plusieurs autres dans cette région. Cette situation qui vient de durer plus ou moins trois (3) ans pousse certaines radios de la région à la fermeture, a fait savoir le président de la sous corporation des médias de Ruwenzori mardi 03 mai 2022.

« A l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, nous avons eu une pensée pieuse à toutes les radios de Ruwenzori qui sont réduites au silence à cause de cette situation de la guerre. Il y a la radio du Pic Marguerite de Mwanda qui a fermé, en un moment donné la RVR de Mutwanga et la radio de Bulongo ont fermé leurs portes, aujourd’hui c’est la radio communautaire de Masambo qui a fermé. Nous sommes vraiment coincés par cette insécurité dans le Ruwenzori », a fait savoir Ricardo Rupande.

Coincés par cette situation de guerre, des journalistes de Ruwenzori eux aussi travaillent dans la crainte de se faire tuer ou enlever comme ce fut le cas du journaliste Pius Manzikala de la Ruwenzori Voice Radio (RVR) qui ne donne plus de ses nouvelles depuis l’attaque des ADF contre la cité de Mutwanga, le 12 décembre 2020, a poursuivi Ricardo Rupande.

« Nous travaillons dans une énorme crainte. Il y a des milieux inaccessibles, des milieux où il est vraiment difficile de récolter des informations à cause de l’insécurité. On vit avec cette crainte d’être kidnappé ou tué à cause de son travail. Le journaliste vit dans une insécurité permanente. Il y a des journalites qui sont disparus comme Pius Manzikala, ceux qui sont morts dans des circonstances pas claires comme David Kathaka et Samuel Sirisa dans cette situation de la guerre.»

Au regard de la persistance de l’insécurité dans la région, les journalistes de Ruwenzori ont préféré passer la journée de la liberté de la presse sous méditation, une façon pour eux d’avoir une pensée pieuse à tous ceux qui ont péri dans cette guerre qui n’a que perduré y compris leurs confrères journalistes, a indiqué le président de la corporation des médias de Ruwenzori.

Serge Mulimani depuis Kasindi

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