C’est à travers la RFI (Radio France Internationale) qui relayait une source onusienne que la décision du chef de l’Etat congolais autorisant la pénétration des forces ougandaises dans les territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri dans l’Est de la république démocratique du Congo a été rendue publique dimanche 28 novembre 2021.
Cette intervention qui devra prendre la forme d’une opération conjointe avec les éléments des forces armées de la république démocratique du Congo, FARDC est saluée par les forces vives de Ruwenzori en territoire de Beni.
Son président Ricardo Rupande pense que l’on n’a pas vraiment le choix à l’état actuel et souhaite cependant que l’entrée tout comme la sortie de ces troupes devra être minutieusement contrôlées.
« Même si l’on nous amenait les diables pour terminer cette guerre, nous allons l’accepter et lui dire bienvenu. Pour le cas de l’armée ougandaise, nous sommes pour son entrée pourvu que cela nous ramène la paix. Cependant, cette entrée devra se faire de façon orthodoxe. Nous encourageons les militaires d’entrer par la frontière de Kasindi. La population pourra voir combien ils sont et quand ils retourneront, on fera combien sont retournés chez eux».
La présence ougandaise en RDC est un sujet sensible, notamment pour les habitants dans l’Est du pays qui n’ont pas visiblement oublié les traces des multiples conflits de ces dernières années ayant impliquer l’Ouganda; et celles de la guerre de six jours à Kisangani aux années 2000.
Ricardo Rupande pense néanmoins que la victoire de cette intervention militaire pourrait effacer certaines de ces traces.
«Ça c’est déjà passé. C’est vrai l’Ouganda a commis des atrocités sur le sol congolais. Il a même été condamné par la cour internationale de justice. Mais si ses troupes nous aident à finir cette guerre, on pourra peut-être oublié».
Au-delà de combattre le groupe armé des ADF, cette intervention a des enjeux économiques. En mai dernier, l’Ouganda s’est vu attribué la construction des plusieurs routes reliant les deux pays. Il s’agira donc également de protéger les travaux de construction.
Serge Mulimani