Les communautés Hema et Lendu se sont exprimées sur la situation sécuritaire de la province de l’Ituri dans l’Est de la République Démocratique du Congo, RDC.
Réuni en date du 28 février 2022 sous la facilitation de la société civile de l’Ituri, les membres deux (2) communautés membres des associations culturelles LORI ont passé en revue la situation sécuritaire prévalant en province dans cette province en général et dans le territoire de Djugu en particulier, situation qui demeure très préoccupante.
Parmi les préoccupations, les deux communautés ont notamment échangé sur cette situation sécuritaire, sur le problème de la cohabitation pacifique et fréquentation de libération des otages de la délégation de la Task force retenus depuis le 16 février 2022 à nos jours.
“Il a été reconnu, dans l’ensemble que la population de l’Ituri est victime d’une manipulation par les prédateurs et les tireurs des ficelles. Les fils et filles de ces communautés ont tendance à y adhérer aveuglément. Plusieurs y ont perdu leurs vies, leurs villages et leurs biens matériels depuis 2017. La population restante est concentrée soit dans des sites de déplacés et dans des camps de es réfugiés, soit en brousse, vivant ainsi dans des conditions misérables et infrahumaines”, peut-on lire dans ce communiqué.
Les deux communautés ont condamné la prise en otage des membres de Task Force, tous fils de l’Ituri dont trois Lendu et trois Hema, et l’un de dignes fils Bila du territoire de Mambasa à savoir le président de l’Union des associations culturelles pour le développement de l’ituri , L’UNADI. Elles ont également condamné le silence de la présidence de la République qui pourtant les avait envoyé en mission officielle de sensibilisation des groupes armés.
A l’issue de cet échange, les deux communautés se sont convenue d’adresser un message commun aux différentes parties afin de mettre chacun devant ses responsabilités. Ainsi ont demandé :
- Au chef de l’Etat Congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de s’investir personnellement pour la libération des otages de la délégation de la Task Force, détenus par les miliciens de la CODECO depuis le 16 février 2022 au sud du secteur des Walendu Djatsi;
- Aux miliciens de la CODECO, de mesurer les conséquences de leurs actions sur les communautés précitées et sur le reste de la province, et de prendre conscience que l’extérieur se moque de tous les Ituriens, à cause de leurs agissements. Par conséquent, ils doivent éviter de faire croire que le conflit armé engage toutes les communautés. D’où, les communautés Hema et Lendu leur demande de libérer sans conditions ces otages;
- Aux communautés Lendu et Hema de comprendre que les groupes armés ne sont pas créés par les communautés et qu’aucune communauté n’est bénéficiaire de ces conflits car ceux qui sont dans les sites de déplacés, dans les rues, dans les camps des réfugiés à l’étranger,en brousse etc,… sont majoritairement leurs parents, sœurs et frères, filles et fils. Ces communautés doivent cesser de servir les intérêts des autres communautés car entre eux il n’y a pas des problèmes.
- Aux autres communautés de ne pas profiter de cette situation pour diviser les membres de ces deux communautés (Lendu et Hema), d’éviter la stigmatisation et la discrimination de ces communautés.
Pour terminer, les participants à cette assise ont demandé aux membres de ces deux communautés de vivre comme dans le temps de Daleke Pielikt passage aux uns et aux autres et de denoncer tout tireur des ficelles.
Luc Lukandjila