Des réactions tombent juste après l’attaque attribuée aux rebelles ougandais de l’Allied Democratic Forces (ADF) dans le village de Makungwe en groupement Isale-Kasongwere dans la chefferie des Bashu en territoire de Beni au Nord-Kivu.
La plus récente est celle de Saddam Patanguli, l’un des notables de la chefferie des Bashu. Pour lui, il est inadmissible que l’ennemi opère sans être inquiété en plein centre d’un village se trouvant à environ 1 km d’une position militaire.
Saddam Patanguli pense que le silence affiché par les éléments loyalistes basés dans cette localité ferait croire qu’ils seraient complice de cette tuerie.
C’est ainsi que, notre interlocuteur invite la Cour militaire opérationnelle de la province du Nord-Kivu à dépêcher une délégation des enquêteurs pour l’ouverture des enquêtes pour avoir des éclaircissements sur cette nouvelle tuerie.
« Ce qui s’est passé à Bashu doit interpeller le gouvernement Congolais que ce qui s’est passé à Makungwe, c’est un crime contre l’humanité qui nécessite une réponse adaptée du gouvernement central. Lorsque les populations civiles sont entrain d’être tuées et quand le gouvernement ne réagit pas, ça montre que là on ne respecte pas sa population. Nous suggérons que la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu dépêche une délégation des enquêteurs pour pouvoir élucider les vrais auteurs de cette attaque. Tel que la situation nous est retracée, nous trouvons beaucoup de zones d’ombres ; comment une attaque peut se passer à quelques mètres d’une position militaire », s’interroger Saddam Patanguli.
À lui d’ ajouter : « que le responsable de l’armée à Makungwe soit interpellé, pour qu’il soit demandé pourquoi il n’a pas intervenu à temps, pourquoi il a préféré garder silence devant l’ennemi. Là, il doit être poursuivi pour fuite devant l’ennemi. C’est une infraction grave dans l’armée », a martelé Saddam Patanguli.
La crainte de Saddam Patanguli
Devant la presse des Bashu, Saddam Patanguli dit craindre que cette attaque ait des répercussions négatives sur le bon déroulement des processus d’enrôlement qui vont bientôt démarrer dans la province du Nord-Kivu. Il regrette que cela va occasionner un déplacement massif des enrôlés.
« Ce que nous craignons, c’est le fait que les localités seront vidées de ses habitants qui pourraient s’enrôler d’ici quelques matins. Et donc les processus électoraux risquent de connaître des défaillances », a dit Saddam Patanguli.
Il chute en appellant la population à braver la peur et de résister devant l’ennemi qui cherche à s’approprier les terres des civils. Cependant il sensibilise la population à la vigilance et à la dénonciation de tout mouvement suspect pouvant nuire la paisible population.
Tsongo Kamala Bin-Phlégon