dimanche, janvier 26

Violations des droits de l’homme en RDC : le mois de novembre a été alarmant avec 344 violences documentées

Le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié son rapport sur les violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC) pour le mois de novembre 2024, révélant une situation préoccupante qui nécessite une attention urgente des autorités nationales et internationales.

Au cours de ce mois, le BCNUDH a documenté 344 violations des droits de l’homme, touchant 1 334 victimes au total. Parmi ces victimes, on dénombre 895 hommes, 328 femmes, 42 filles, 24 garçons, ainsi que 29 enfants dont le genre et l’âge sont inconnus. Ce chiffre représente une augmentation de 47 % par rapport au mois précédent, malgré une légère diminution du nombre total de violations enregistrées.

Cette hausse alarmante est attribuée principalement à deux facteurs :

  • Travaux forcés imposés par le groupe CODECO dans le territoire de Mahagi, en Ituri;
  • Arrestations arbitraires et détentions illégales à Kinshasa.

La situation reste particulièrement critique dans les provinces en conflit. Le groupe M23 continue d’étendre son influence dans le Nord-Kivu, tandis que d’autres groupes armés, tels que l’ADF et les Maï-Maï, perpètrent des attaques contre des civils, exacerbant le climat d’insécurité.

  • 281 violations ont été documentées dans les zones de conflit, représentant une diminution de 16 % par rapport à octobre. Cependant, le nombre de victimes a considérablement augmenté, atteignant 1 068 personnes;
  • Parmi celles-ci, 151 victimes d’exécutions extrajudiciaires ont été recensées.

Le rapport met également en lumière la situation des violences sexuelles liées aux conflits, avec 26 cas enregistrés en novembre, touchant 41 victimes adultes. Les groupes armés sont responsables de 69 % des cas, avec le M23 en tête.

Les violations affectant les enfants ont également augmenté de 28 % avec des enlèvements représentant 56 %des cas. Les principales violations ont été attribuées aux groupes Nyatura, ADF et Maï-Maï.

Le BCNUDH a également signalé 13 violations des droits liés à l’espace démocratique, touchant 85 victimes. Ces violations incluent des atteintes à la liberté d’expression et à la sécurité personnelle, souvent perpétrées par des agents de l’État.

Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, le BCNUDH a soutenu les autorités judiciaires, menant à la condamnation de six personnes, dont des membres des FARDC et de groupes armés, pour des violations graves des droits humains.

Quatre (04) décès en détention ont été documentés, attribués à de mauvaises conditions de vie, y compris la surpopulation et le manque de soins médicaux.

Le BCNUDH a également mené 22 activités de formation et de sensibilisation, touchant 925 personnes à travers le pays, dans le but de promouvoir les droits de l’homme et de renforcer la sensibilisation.

Pascal Nduyiri

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