
Les Tanzaniens ont commencé à voter ce mercredi 29 octobre 2025, pour des élections législatives et présidentielles. L’ouverture de bureau de vote a député vers 7h00 (4h00 GMT) dans la capitale économique Dar es Salaam ainsi qu’à Zanzibar, archipel semi-autonome qui élit également son propre Président et des députés.
65 ans d’âge, l’actuelle présidente Tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, avait été promue, sans élections, de la vice-présidente à la magistrature suprême à la mort du Président John Magufuli, en 2021. Candidate à sa propre succession, de son parti politique, Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti de la révolution en swahili, est donné favori aux législatives. En 2024, ce parti au pouvoir, avait remporté près de 99% des sièges lors des élections locales. La plus part des médias étrangers n’ont pas obtenu d’accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale.
Le principal parti d’opposition, Chadema, a été exclu des élections pour avoir refusé de signer le code électoral, qui selon lui n’incluait pas les réformes qu’il exigeait. Son chef Tundu Lissu a été arrêté en avril et est jugé pour trahison. Il risque la peine de mort. Le seul candidat sérieux d’opposition, Muhanga Mpina, de l’ACT Wazalendo, a été disqualifié pour des raisons de procédure.
Même les membres du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM) n’échappent pas à la répression s’ils critiquent le système en place. Il y a des semaines, un ancien ambassadeur Tanzanien devenu contempteur du système, Humphrey Hesron polepole, a disparu depuis des semaines. Son frère a posté une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux de la maison où il habitait, aux portes cassées et au sol maculé de sang.
Amnesty International a dénoncé la semaine dernière une vague de terreur en Tanzanie, marquée par des dispositions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de tortures et des exécutions extrajudiciaires, en amont du scrutin. La police a déclaré avoir arrêté dix-sept (17) personnes le week-end dernier dans la région de Kagera, au Nord-Ouest du pays, ces personnes se préparaient à des troubles ce mercredi.
La présidente Samia Suluhu est favorable à sa propre succession d’après les sondages. Ce scrutin intervient dans un contexte marqué par une forte présence sécuritaire, des candidatures contestées et des tensions politiques, notamment à Nzanzibar. En Tanzanie, la population ne privilégie pas des manifestations que la démocratie.
« Je tiens à assurer aux citoyens qu’il n’y aura aucune menace pour leur sécurité le jour du scrutin. Nous sommes bien préparés en manière de sécurité. Ceux qui ne devraient pas participer au scrutin ne devraient pas chercher à perturber notre élection », avait affirmé au mois dernier la Présidente Samia Suluhu.
Par contre, la situation est tendue ce mercredi, certains manifestants se sont imposés dans la rue pour contester ces élections.
Luc Lukandjila