
L’organisation des Droits de l’Homme dit être alarmée par les morts et les blessés survenus lors des manifestations en cours en Tanzanie liées aux élections.
Des rapports crédibles que nous avons reçus indiquent qu’au moins dix (10) personnes ont été tuées à Dar es Salaam, Shinyanga et Morogoro lorsque les forces de sécurité ont utilisé des armes à feu et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Un couvre-feu national est en vigueur et l’accès à Internet semble avoir été largement restreint depuis les élections générales du 29 octobre, sans qu’aucune raison officielle ne soit donnée.
« Nous appelons les forces de sécurité à s’abstenir de recourir à une force inutile ou disproportionnée, y compris à des armes meurtrières, contre les manifestants, et à tout mettre en œuvre pour apaiser les tensions. Les manifestants doivent manifester pacifiquement. Nous exhortons les autorités à respecter pleinement les obligations de la Tanzanie en vertu du droit international relatif aux droits humains. Ils doivent rétablir rapidement l’accès à Internet et permettre aux citoyens de jouir pleinement de leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. La réduction des communications ne fera que miner davantage la confiance du public dans le processus électoral », indique la note de presse de cette organisation internationale.
Les scènes de violence post-électorales font suite à des campagnes électorales entachées d’allégations d’arrestations et de détentions arbitraires de personnalités de l’opposition, notamment du chef du parti d’opposition Chadema et de son adjoint, et de disparitions forcées de personnes exprimant des opinions dissidentes, notamment l’ancien ambassadeur du pays à Cuba.
Toutes les personnes détenues arbitrairement doivent être libérées immédiatement et sans condition et celles qui sont détenues légalement doivent bénéficier du droit à une procédure régulière et à un procès équitable.
« Nous exhortons les autorités à garantir des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur tous les cas de violences liées aux élections, et à garantir que les responsables soient traduits en justice », conclut-elle.
Dodo MATHE