
La difficulté de la vie en République Démocratique du Congo (RDC) s’intensifie alors que près de 10.000 personnes de la province du Tanganyika ont été contraintes de fuir leur foyer en raison de graves inondations causées par des pluies torrentielles incessantes. Selon un rapport publié par l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), cette catastrophe naturelle aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse, marquée par des conflits armés persistants.
Les inondations ont été causées par la crue de la rivière Rugumba, qui a débordé lundi 14 avril, submergeant des zones vastes des territoires de Kalemie et de Nyunzu. Les conséquences de ce phénomène sont immédiatement visibles : des milliers de maisons, d’écoles et de terres agricoles ont été détruites, laissant la population sans abri, sans ressources et, dans bon nombre de cas, sans accès à des produits alimentaires de première nécessité. Les récoltes de manioc, de maïs et d’arachides, qui constituaient des sources de subsistance pour de nombreuses familles, ont été emportées par les flots, plongeant encore plus de personnes dans l’insécurité alimentaire.
« Les inondations aggravent une crise déjà alarmante, amplifiant les souffrances des populations touchées par le conflit armé », a déclaré Eujin Byun, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.
En effet, cette région a récemment vu l’arrivée de près de 50.000 personnes fuyant les violences du Sud-Kivu, se réfugiant dans des abris temporaires tels que des maisons, des écoles ou des églises pour beaucoup, ces refuges ne sont désormais plus praticables.
Les défis ne cessent de croître, avec une estimation de 2,3 millions de personnes risquant de mourir de faim dans plusieurs provinces, notamment le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, l’Ituri et le Tanganyika, si des mesures rapides et efficaces ne sont pas mises en œuvre. Le HCR, ainsi que d’autres organisations humanitaires, tentent de fournir un soutien essentiel, incluant abris, eau potable, alimentation et soins médicaux. Cependant, ces efforts se voient entravés par des lacunes de financement alarmantes.
En parallèle, une porte-parole du HCR a souligné une situation paradoxale : bien que des réfugiés congolais ayant fui vers le Burundi soient revenus malgré les conflits, de nombreux autres continuent de chercher asile dans les pays voisins. À ce jour, près de 120.000 Congolais ont trouvé refuge en Tanzanie, au Burundi et en Ouganda, le dernier ayant accueilli plus de 5.500 réfugiés seulement la semaine dernière.
Face à cette double crise climatique et humaine une réponse coordonnée de la communauté internationale est essentielle pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. Jusqu’à présent, le HCR n’a réussi à recueillir que 20 % des fonds nécessaires pour soutenir les opérations d’aide en RDC. Étant donné ces circonstances, le besoin de soutien humanitaire urgent est plus que jamais crucial.
Pascal Nduyiri