
Énième prorogation sous haute tension à l’assemblée nationale de la République Démocratique du Congo.
Trois cent trente et un (331) des trois cent trente et huit (338) députés nationaux présents à la plénière de jeudi ont voté pour cette mesure en vigueur depuis mai 2021, quatre (04) ont voté contre et trois (03) se sont abstenus.
Plénière présidée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale Jean-Claude Tshilumbayi, projet de loi défendu par Constant Mutamba.
Et ce, « dans la perspective d’éradiquer les forces du mal et de restaurer la paix dans l’Est de notre pays », a dit le ministre de la Justice, rappelant l’ordonnance du Chef de l’État, au micro de Barick Buema de Top Congo FM.
« On ne traite pas un malade, sans entendre ses plaintes. C’est nous qui subissons la guerre », tonne Justin Bitakwira, opposé à cette prorogation.
« Le président de la République a intérêt de nous écouter pour que cette guerre prenne fin », a-t-il poursuivi.
Pour Willy Mishiki, « l’état de siège a montré ses limites. Aucune ville n’a été récupérée depuis que cette mesure existe ». Les députés du Nord-Kivu, Ituri et Sud-Kivu n’ont pas participé à ce vote.
Bienvenu Katava
La prorogation de l’état de siège en République Démocratique du Congo suscite des réactions divergentes, reflétant des tensions palpables au sein de l’Assemblée nationale. Avec 331 députés en faveur, le soutien semble majoritaire, mais les voix de l’opposition, comme celles de Justin Bitakwira et Willy Mishiki, soulignent des préoccupations légitimes sur l’efficacité de cette mesure.
Bitakwira met en avant la nécessité d’écouter les populations affectées par le conflit, insistant sur le fait que la solution ne peut pas être uniquement sécuritaire. Mishiki, quant à lui, critique l’inefficacité de l’état de siège, soulignant que la situation sur le terrain ne s’est pas améliorée.
L’absence de députés des provinces touchées par la violence (Nord-Kivu, Ituri, Sud-Kivu) lors du vote soulève des questions sur la représentativité des décisions prises. En somme, cette prorogation est perçue comme une mesure controversée, témoignant d’une impasse dans la gestion de la crise sécuritaire, et d’une nécessité urgente de réévaluer les stratégies en place pour réellement restaurer la paix.