jeudi, avril 25

Nord-Kivu : la société civile des coordinations du grand Nord juge la situation sécuritaire, humanitaire et politique préoccupante dans ses entités

C’était dans une déclaration de la société civile forces vives des coordonnations territoriales de Beni et Lubero, et Urbaines de Beni et Butembo concernant la situation sécuritaire, politique et humanitaire dans leurs entités à l’issue d’une réunion de ces coordinations des forces vives en ville de Beni dans la salle de la coordination de la société civile coordination urbaine le vendredi 21 avril 2023.

« Nous avons passé en revue la situation sécuritaire, politique et humanitaire dans nos entités respectives.A l’issue d’un débat participatif et d’une analyse approfondie du contexte actuel, les membres des coordinations de la société civile des entités précitées jugent la situation sécuritaire, politique et humanitaire préoccupante, » ont-elles noté.

Elles ont donné dans cette même déclaration la situation de chaque territoire et ville.

« En territoire de Beni, de mars à avril 2023, les attaques ADF et alliés ont occasionné la mort de plus de deux (200) personnes et une vingtaine de disparus. Cinq (05) centres d’enrôlement ont aussi été attaqués avec comme conséquence un (01) civil, et un (01) policier tué. Il s’observe actuellement la concentration de plusieurs bastions ADF dans la partie Ouest de la RN4. En territoire de Lubero, pour la même période, on a enregistré trente-six (36) personnes tuées, six (06) personnes disparues et quinze (15) blessées lors de l’activisme des groupes armés locaux et certains par les ADF. Quatre (04) centres d’enrôlement ont été attaqués, avec comme conséquence : trois (03) armes emportées, trois (03) policiers et un (01) militaire tués. En ville de Beni, on note la recrudescence du banditisme urbain des mains armées, le cambriolage nocturne de plus de cent cinquante (150) maisons, des cas de justice populaire ayant occasionné la mort de deux (02) personnes, dont (01) policier. Une arme à feu a été emporté dans une attaque contre le centre d’enrôlement. Le même phénomène a été observé en ville de Butembo, avec la mort de cinq (05) civils dont deux (02) cas de justice populaire; en plus de quatre (04) attaques contre les centres d’identification et enrôlement des électeurs, ayant aussi occasionné la mort de deux (02) policiers, un (01) militaire et un (01) policier blessé, » ont-elles tracées.

De manière globale, estiment-elles, les opérations d’enrôlement des électeurs ont été caractérisées par la mauvaise cartographie, les pannes des machines et le non-paiement des agents commis en ces opérations qui a occasionné le monnayage et autres antivaleurs.

Au regard de la situation, la société civile forces vives recommande ce qui suit :

Au gouvernement Congolais d’accélérer le processus du PDDRCS et délocaliser le cantonnement des miliciens Maï-Maï de I’UPLC basés à Kalunguta et environs.

À l’autorité provinciale et commandant des opérations, de renforcer les dispositifs sécuritaires dans les entités ci-haut citées, surtout matérialiser les opérations militaires dans la partie Ouest de la Route Nationale numéro 4. Mener les missions d’évaluation de terrain dans les zones opérationnelles.

Aux autorités locales, elle recommande de capitaliser les informations issues des leaders communautaires en vue d’une appropriation de la gouvernance sécuritaire aux profits de protection de la population; de multiplier les conseils élargis de sécurité afin de d’endiguer le banditisme urbain.

A la commission électorale nationale indépendante, de sanctionner les agents qui ont trempé dans les antivaleurs. De procéder rapidement à la paie des agents commis aux opérations de la révision du fichier électoral. De réadapter sa cartographie au moment des élections prochaines.

A la population de demeurer vigilante et respecter les droits humains en évitant la justice populaire, les préjugés et les intoxications tendant à causer des meurtres inopinés au sein de la communauté, de dénoncer les tracasseries administratives, policières, judiciaires et pénitentiaires qui sont sources de l’insécurité permanente.

Fred Mastaki Rex

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