Le vice-ministre Congolais de la Défense est en mission en Ituri depuis dimanche 22 septembre 2024, renseigne Jean-Tobie Okala, MONUSCO Beni-Ituri.
C’est pour explorer les voies et moyens pour faire cesser les violences qui secouent cette province de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis 2017, après plusieurs années d’accalmie. Avec l’appui de la MONUSCO, il arpente depuis quatre jours les villages et territoires de cette province instable, où les violences des groupes armés ( on en dénombre environ 26 ici ) ont jeté dans les rues près de deux (02) millions de civils, majoritairement des femmes et des enfants.
Dans une interview exclusive au service des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO mercredi 25 septembre 2024 à Mahagi, territoire situé à 180 km de la capitale provinciale Bunia, Samy Adubango Awotho salue une fois de plus le travail des casques bleus de la MONUSCO. Il revient aussi sur leur collaboration avec les forces armées de la RDC qu’il qualifie de « très bonne ».
Le vice-ministre Congolais de la Défense appelle par ailleurs la population à soutenir les efforts du gouvernement dans le rétablissement de la paix en Ituri, en se désolidarisant des groupes armés :
« La collaboration entre la MONUSCO et nos vaillants militaires sur le terrain est le résultat de la mise en application du partenariat entre la MONUSCO et la République démocratique du Congo. Point n’est besoin de le démonter : depuis lundi [23 septembre 2024], la MONUSCO nous a donné les moyens logistiques, on est allé à Bule et à Lala, on est descendu à la Plaine Savo et aujourd’hui, je suis avec la MONUSCO ici [à Mahagi]. Ça dénote cette franche collaboration et ce partenariat qui nous lient, et ça montre clairement que les relations sont au beau fixe. Même maintenant là, je viens de féliciter le commandant de la MONUSCO qui contrôle Mahagi et tous les autres axes de cette bonne collaboration, avec même l’Administrateur du territoire de Mahagi. Bref, en tout cas, il y a une très bonne collaboration que nous continuons à saluer, tant que la MONUSCO est encore sur le sol Congolais,… », a-t-il dit.
Et de poursuivre : « La MONUSCO vient en appui, la responsabilité directe de sécuriser la population Congolaise et ses biens revient à la République démocratique du Congo. Comme partenaire et dans la plupart des cas, lorsqu’il y a par exemple des attaques, nos vaillants militaires interviennent au moment avec les contingents de la MONUSCO. Selon les informations en ma possession [lors de l’attaque de Nglé dans le village de Bule la semaine dernière], nos vaillants militaires sont intervenus au même moment avec les casques bleus bangladais,… ».
Dans le contexte actuel de l’Ituri, rapporte-il, ce sont les notables, les leaders communautaires et politiques qui doivent être une source d’ouverture et une solution pour sortir de la crise que traverse la RDC. Tant que les Congolais ne prendront pas la responsabilité de s’engager et de dire clairement que ce qu’ils sont en train de faire n’est pas bon, rien ne changera.
« En dehors de ce que le gouvernement doit faire, je pense que, par rapport à la situation de l’Ituri, étant donné que la cause est Iturienne, aussi, il fallait que les Ituriens se lancent dans la sensibilisation réelle et vraie, pour que leurs fils égarés, pour que nous frères qui ont pris les armes les déposent. Deuxième point, c’est le gouvernement congolais qui a toutes les options sur la table. Il y a l’option politique, il y a l’option militaire, et il y a l’option diplomatique. L’option militaire, d’ailleurs, depuis avant-hier [lundi 23 septembre 2024], il y a des opérations militaires qui se font sur le terrain. En plus de ça, il y a d’autres interventions qui pourront venir pour mettre définitivement fin à tout ce que nous sommes en train de connaître en Ituri », a-t-il conclu.
Bienvenu Katava