Dans une déclaration conjointe signée le 02 juin dernier, les pays donateurs sur la situation humanitaire et environnementale, ont exprimé leur vive préoccupation face à la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment dans les zones affectées par les conflits armés et l’insécurité.
Face à la persistance de la situation « grave », ces pays se disent profondément préoccupés par les difficultés croissantes rencontrées par les acteurs humanitaires, tant nationaux qu’internationaux. Leur engagement essentiel
auprès des populations vulnérables est entravé par divers obstacles, notamment les impositions illégales de soi-disant taxes et droits de douane par le groupe armé M23, visé par les mesures du régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Ces pratiques contreviennent aux principes fondamentaux de l’action humanitaire-
humanité, neutralité, impartialité et indépendance- et compromettent l’accès à l’aide vitale.
« Nous appelons toutes les parties à placer la sécurité et la dignité des populations affectées au-dessus de toute considération politique ou militaire », peut-on lire dans cette déclaration qui souligne également, la nécessité de respecter intégralement la Résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations-Unies, y compris le retrait des forces étrangères non-invitées, notamment les Forces de Défense Rwandaise (RDF)dans l’Est de la RDC.
Ces pays donateurs sur la situation humanitaire et environnementale dans l’Est de la RDC, salue néanmoins, la signature d’une déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda ainsi que d’une déclaration conjointe entre la RDC et le M23/AFC en vue d’oeuvrer à une trève, un cessez-le-feu et à un dialogue.
« Nous saluons
également la médiation du Président togolais Faure Gnassingbé mandaté par l’Union Africaine pour poursuivre les efforts engagés par la SADC et la EAC, et appelons à une coordination accrue entre les organisations régionales et la communauté internationale », ajoutent-ils.
Et d’estimer : « Nous soutenons les facilitations en cours et les initiatives régionales de paix et appelons les parties à mettre en œuvre les engagements pris. Il est urgent d’aboutir à une paix durable pour mettre un terme à la souffrance de la population. Seul un processus politique inclusif et soutenu peut conduire à une résolution de cette crise ».
Ces pays appellent toutes les parties concernées y compris les groupes armés et le gouvernement Congolais de faciliter la fourniture de l’aide humanitaire et du développement aux populations les plus touchées pour couvrir leurs besoins de base, y compris l’accès à l’eau, la santé de base, l’énergie et d’autres fournitures nécessaires à la survie. Il est impératif de garantir un accès humanitaire sans entrave.
« Nous soulignons l’importance pour les acteurs humanitaires et de développement d’avoir une précision par les parties prenantes sur les modalités opérationnelles dans les zones actuellement sous contrôle de M23 soutenus des Forces de
Défense Rwandaise (RDF) », poursuivent-ils.
Selon eux, cette déclaration s’inscrit dans le cadre du dialogue qu’ils continuent avec la Première Ministre, Cheffe du gouvernement, et le Gouvernement de la RDC, en tant que donateurs et partenaires internationaux.
« Elle traduit notre engagement commun à faire appliquer le droit international humanitaire, à préserver l’espace humanitaire, et à accompagner le peuple congolais en cette période critique. Nous encourageons l’engagement constructif continu du gouvernement afin que ce dialogue aboutisse à des résolutions fermes, comme convenu lors de la rencontre extraordinaire des Ambassadeurs du GCP avec la Première ministre en date du 04 mars de cette année », concluent-ils.
Enfin, ils réaffirment leur soutien indéfectible à une action humanitaire fondée sur les principes humanitaires universels.
Fred Rex Mastaki