Les habitants du groupement Isale-Bulambo dans l’aire de santé de Bulambo en zone de santé rurale de Vuhovi dans la chefferie des Bashu, territoire de Beni (au Nord-Kivu) ne bénéficient plus d’une prise en charge médicale adéquate. Cette alerte a été lancée lundi 05 décembre 2022 par l’infirmier titulaire de cette structure sanitaire. Celui-ci parle du non accès aux soins de santé de qualité par ces habitants suite à la dégradation du climat sécuritaire dans cette zone et qui oblige le personnel soignant à rendre un service minimum.
Dans une interview nous accordée, monsieur Kasereka Mitavo, infirmier titulaire du centre de santé de référence de Bulambo fait savoir que, cette structure rend un service minimum aux patients. Il indique que les professionnels de la santé œuvrant dans cette structure sanitaire, prestent seulement la journée alors que le soir, les infirmiers tout comme les patients vident ce centre craignant une probable attaque de l’ennemi.
Ce mode de travail y est instauré depuis le 11 novembre dernier après l’attaque sanglante attribuée aux rebelles ougandais d’Allied Democratic Forces (ADF) qui a visé le centre hospitalier de Maboya. Pendant cette période, seuls les patients ambulants y sont observés, alors que les cas graves sont directement transférés vers les formations sanitaires fonctionnant dans des entités jugées sécurisées.
« Nous ne passons plus la nuit à l’hôpital. Les patients y arrivent la journée et le soir regagnent leurs maisons. Nous avons procédés ainsi suite aux attaques survenues à Maboya et Kabasha. Les infirmiers ont peur et ne passent plus des nuits à l’hôpital. Nous transférons les malades qui sont dans un état critique vers les hôpitaux fonctionnant dans des milieux sécurisé, » a-t-il fait savoir à la rtr-beni.net
À lui d’ajouter que consécutivement à cette situation, la structure éprouve des difficultés de fonctionner suite à l’absence des malades à soigner. C’est ainsi qu’il exhorte les autorités compétentes de prendre en mains leurs responsabilités afin de permettre au corps soignant de vaquer librement à ses activités dans cette partie du territoire de Beni.
« S’ils pouvaient sécuriser l’entité, nous pouvons reprendre effectivement les activités. Qu’ils prennent leurs responsabilités comme nous sommes entrain de nous acquitter de nos devoirs. Nous sommes maintenant dans une difficulté, car actuellement nous ne trouvons plus de médicaments vu que le centre ne plus fréquenté« , a-t-il poursuivi.
Il sied de noter qu’en territoire de Beni, les structures sanitaires sont aussi victimes des attaques des rebelles de l’ADF, auteurs de plusieurs exactions contre les populations civiles dans la région.
Tsongo Kamala Bin-Phlégon