
Il est à la tête de la commune de Bulongo, dans le Secteur des Ruwenzori depuis sept (07) ans. Sa bonne humeur et courtoisie en avaient pris un coup un soir de décembre 2020, lorsque pour la première fois, les rebelles des ADF avaient attaqué son entité. En quatre (04) ans, il parle d’une vingtaine d’attaques perpétrées dans la région par cette rébellion, et plus de 200 civils tués.
Jean-Paul Katembo affirme que 90 à 95% de la population de son entité avait fui la commune. Aujourd’hui, son sourire est revenu, tout comme la paix dans la région. Et parmi les principaux acteurs de cette paix retrouvée, figurent les casques bleus de la MONUSCO dont il salue le « travail remarquable ». Il l’a répété vendredi 27 septembre 2024 à Kilya, à vingt-cinq km de la ville de Beni, où la MONUSCO a organisé un échange avec les autorités politico-administratives, militaires, policières ainsi que les membres du comité local de protection. C’était pour évaluer ensemble la situation sécuritaire dans cette localité où la vie a repris presque normalement, rapporte Jean Tobie Okala, de la MONUSCO Beni-Ituri.
La menace des ADF n’a peut-être pas complètement disparu, mais elle est contenue et même éloignée du centre de la localité ; au point que les populations arrivent désormais dans la profondeur de leurs champs. Pour Jean-Paul Katembo, « loin d’être indexée du mal, pour nous, la MONUSCO, ça a été un salut. Elle est un jour venue à la rescousse de nous tous ; les exemples sont éloquents ; les opérations menées par la MONUSCO dans notre entité sont éloquentes ».
« Le 21 décembre 2020, c’était notre première attaque [des rebelles des ADF]. C’était juste pendant le couvre-feu décrété par le Chef de l’Etat pour la protection de la population contre la covid-19. C’était le début du calvaire de notre population. Ça nous a accompagnés pendant 3 ans… Au moins, 95% de la population était en exil, moi personnellement, je restais seulement aux cotés des militaires. La commune de Bulongo est une entité qui a été victime des attaques des ADF, je peux parler d’une vingtaine de morts, avec plus de 200 morts. Il y a eu des massacres, des pillages, des maisons incendiées, des véhicules ont été incendiés en plein centre-ville… C’est alors que la MONUSCO avait jugé bon de se déplacer, d’avoir une base à Kilya pour être proche de la communauté, au centre de Bulongo. Et dès leur arrivée, nous avons eu un appui sensiblement considérable, et tout le monde a compris que la réponse prompte que la MONUSCO donnait avec ses engins lourds, avec ses armes lourdes, ne permettait plus à l’ennemi de pénétrer le centre commercial de Kilya. C’est ça vraiment un aspect positif que nous avons eu à enregistrer dans la collaboration avec la MONUSCO », a-t-il ajouté.
Depuis 2022, il y a toujours eu des attaques, mais on a limité progressivement les attaques rapprochées au centre commercial. Cela étant, ils ont [les ADF] commencé à attaquer dans la profondeur, mais, avec l’appui des renseignements, à travers les drones de la MONUSCO, on devait identifier directement là où vient la menace qui vient attaquer la commune de Bulongo.
Aujourd’hui, la situation sécuritaire est calme, sauf imprévu, la commune de Bulongo a recouvré son accalmie. « Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de retour de la population qui était à 90%, partie maintenant, elle rentre progressivement. Certainement, tout cela, c’est suite à une franche collaboration que nous avons eu à mettre en place par les structures de le société civile, les FARDC, la Police avec l’appui de notre partenaire de la MONUSO qui ne cessait à venir vers nous, à tout moment, nous appuyer à travers nos requêtes qui étaient de nature à chercher comment on peut aller trop loin vers la sécurisation de notre entité… », poursuit-il.
Celui-ci révèle que sa relation est vraiment très étroite avec la MONUSCO. « Chez nous à Bulongo, la MONUSCO est la bienvenue. A titre d’exemples, elle circule à Bulongo, elle vient s’approvisionner à Bulongo, elle passe à tout moment à Bulongo, tout ce qu’elle fait là-bas, il n’y a jamais eu un acte de menace contre la MONUSCO. Ailleurs, vous entendrez parler d’attaques contre les convois de la MONUSCO, mais Bulongo n’a jamais affiché un comportement pareil, par rapport à ce que nous nous savons de la MONUSCO. C’est un partenaire incontournable qui ne cesse d’appuyer les efforts de la paix en commune de Bulongo… ».
La MONUSCO, loin d’être indexée du mal, pour lui, ça a été un salut. « Elle est un jour venue à la rescousse de nous tous ; les exemples sont éloquents ; les opérations menées par la MONUSCO dans notre entité sont éloquentes. Pour nous, la MONUSCO est une brèche qui vient à la rescousse de la population », a déclaré Jean-Paul Katembo.
Bienvenu Katava