
Le 17 Mai 2025, l’Hôpital Général de Référence de Beni, établissement sanitaire public situé dans la zone de santé de Beni, a été victime d’une diffamation.
Joël Bahiana, artiste musicien local, a relayé sur les ondes d’une radio locale un message accusant à tort les responsables de cet hôpital de collaborer avec les ADF.
Selon l’artiste, certains prestataires de soins engagés dans cet établissement font preuve d’indifférence aux patients à plusieurs reprises.
A lieu et place de se soucier des malades qui arrivent dans un état critique, ils restent insouciants.
Il a considère cela comme un préjudice quand l’un de ses proches était victime de cette méfiance.
Mécontent Joël Bahiana s’est insurgé contre l’administration de l’hôpital à travers les médias sociaux et une radio communautaire de la place en disant que les responsables de cet hôpital seraient des collaborateurs des ADF.
Impossible de négliger un patient
Très vite, la rumeur s’est propagée sur les réseaux sociaux, alimentant une vague de mécontentement et de haine de la population à l’encontre de cette institution sanitaire.
Afin d’éclairer l’opinion et mettre fin à cette polémique, la coordination urbaine de la société civile de Beni s’est mobilisée en tant que médiatrice, organisant ainsi le 23 mai dernier, une rencontre entre les responsables de l’hôpital général et cet artiste populaire de Beni.
Devant quelques leaders d’opinion et journalistes, Jérémie Muhindo, médecin directeur de l’Hôpital Général de Référence de Beni, a démenti ces propos : « il y a toute une procédure avant que les soins appropriés soient administrés à un patient qui arrive à l’hôpital. Il faut un enregistrement et quelques examens avant les soins. Mais, dire que nous on ne s’intéresse pas vraiment à nos malades, c’est faux. Négliger un patient c’est négliger son sermon ».
De son coté, Joël avait reconnu son erreur: « Je demande pardon à tous le personnel de l’Hôpital Général. J’ai tenu ces propos sous le coup de l’émotion», déclaré-t-il.
Pour Pepin Kavota, Président de la société civile de Beni, il est impérieux d’éviter de réagir sous la colère : « si notre entité vit l’insécurité des années durant, c’est à cause de la colère et de la méchanceté des hommes. Le dialogue en cas de colère est une évidence dans l’objectif de stopper les conflits qui mettent en mal la cohésion sociale », dit-il.
Prenant la parole, le docteur Muhindo Jérémie, médecin directeur de l’Hôpital Général de Référence de Beni, a félicité l’artiste pour son humilité et son sens de responsabilité.
Il a également saisi l’occasion pour inviter les populations de Beni à cultiver la culture de la vérité, mais aussi du pardon. « Nous avons déjà bien des problèmes à Beni. Ne permettons pas que nos actions en ajoutent davantage. C’est pourquoi les populations doivent comprendre que les fausses informations peuvent aussi tuer plus que les armes qu’utilisent les ADF pendant leurs forfaits », conseille-t-il.
Wikere Spyri