dimanche, juin 22

Beni : halte à la stigmatisation des ex-otages de l’ADF, dit la société civile

En mai dernier, une vingtaine de civils, dont des hommes, des femmes et des enfants,
ex-otages des rebelles ADF ont été présentés par l’armée loyaliste à la société civile en vue d’être remis dans leurs familles respectives. Une action salutaire pour ces derniers qui souffrent énormément pendant leur captivité.

« J’étais pris en otage dans mon champ où je campais pour passer plus d’une année dans différents campements ADF. J’avais beaucoup souffert de la famine, de la torture, etc. J’avais eu la grâce de m’échapper un jour, et par coïncidence, les FARDC qui étaient en patrouille, m’avaient ramené avec eux », explique l’un des ex-otages rencontrés à Beni ville.

Il poursuit en disant que l’armée avait reconnu son innocence avant de le relâcher : « Je suis tellement heureux de me sentir en liberté, mais aussi de retrouver ma famille. Nos militaires doivent intensifier les actions de sauvetage, surtout que plusieurs civils sont toujours en captivité en brousse ».

La stigmatisation s’en suit

Après la réintégration sociale des ex-otages dans la communauté, des rumeurs ne cessent de circuler sur la toile et dans la communauté, soi-disant que ces ex-otages seraient des collaborateurs des ADF, relâchés de gré pour espionner l’armée et continuer à recruter les civils au compte de ce mouvement rebelle.

La société civile coordination urbaine de Beni et ses partenaires rejettent en bloc cette accusation qu’ils qualifient de stigmatisation pire et simple à l’encontre de ces populations victimes des tueries et kidnappings leur imposée par l’ADF des décennies durant.

Pour Me Omar Kavota, Président de la coordination urbaine de Beni-Ville, avant d’être libres de leurs mouvements, ces ex-captifs auditionnés minutieusement par les experts de sécurité nationale. Ils sont par la suite conduits dans un centre de « déradicalisation », afin d’effacer l’esprit terroriste de leurs têtes. C’est après cette opération que le service de sécurité arrive à autoriser ceux-ci à rentrer dans la communauté.

La prise en charge psychologique est nécessaire

Comme les brebis galeuses ne manquent jamais, poursuit Pepin Kavotha, certains ex-otages qui présentent d’indices de culpabilité, restent en détention non seulement pour leur déradicalisation, mais aussi pour protéger les membres de la communauté : « La population de la région de Beni devra stopper de stigmatiser ces victimes. Elle doit plutôt les accueillir affectueusement, surtout que celles-ci souffrent majoritairement des troubles psychologiques à cause des affres vécues pendant leur captivité. Bref, l’accompagnement de leurs proche-parents est nécessaire ».

Pour rappel, les opérations Shujaa menées par les Forces Armées de la République
démocratique du Congo (FARDC) et celles de l’Ouganda (UPDF), se poursuivent contre les ADF dans le secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord-Kivu. Ces forces mutuelles multiplient les actions de sauvetage des populations victimes des attaques ADF dans le territoire de Beni, Lubero, voire les territoires d’Irumu et de Mambasa en Ituri, au Nord-Est de la RDC.

Espérance Mahamba

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