Au moins une dizaine de jeunes, tous des garçons, de la commune de Lume situé dans le territoire de Beni au Nord-Kivu ont été arrêtés par les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au cours de cette semaine.
La société civile du territoire de Beni qui l’a rapporté samedi 03 septembre 2022, fait savoir à travers son premier vice-président que ces jeunes ont été assimilés aux miliciens maï maï par les forces de sécurité.
Outre leur arrestation, ces jeunes ont été passés aux aveux par des militaires tortionnaires, déplore Richard Kirimba.
« Au courant de cette semaine, il y a au moins dix (10) jeunes de Lume qui ont été arrêtés par les militaires FARDC. Des militaires assimilent tout le monde dans cette commune aux miliciens maï maï. Il suffit d’être d’un certain âge ou de porter le nom de Jackson, Kambale,…pour être assimilé aux maï maï. Ils (militaires) torturent les habitants et leur font payer des sommes d’argent après les avoir couvert du nom maï maï […] »
Selon le premier vice-président de la société civile du territoire de Beni, cette situation risque de friser la collaboration entre les civils et les militaires ainsi que les autorités administratives de cette commune où les traces de la méfiance créée par la dégradation de la situation sécuritaire dans la région entre population civile et autorités de cette commune sont encore fraîches. L’année dernière, cette commune avait passé des mois sans la présence des forces et services de sécurité ainsi que des autorités politico-administratives qui avaient été chassées par des habitants en colère contre les exactions des rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF) dont les habitants redoutaient la complicité des forces de sécurité. Un officier de l’armée avait également été lynché et une jeep de armée brûlée par des habitants de cette commune lors des altercations qui en étaient dévoilées.
Richard Kirimba redoute que cette situation fasse revivre cette situation datant et en appelle à l’implication urgente des autorités compétentes afin de pallier cette situation.
Alors que l’on pensait que le climat de conciliation entre population et militaires allait se rétablir, l’armée vient encore de jetter de l’huile au feu. Le bourgmestre de la commune venait de rétablir cette confiance entre population, militaires et autorités locales, mais ce comportement de l’armée va tout gâcher.
“Nous candamnons avec force ces arrestations arbitraires et nous appelons l’administrateur militaire du territoire de Beni de mettre aux arrêts le commandant de l’armée de Lume et les auteurs de ces actes de torture et arrestation arbitraire pour mettre un terme à cette situation aux conséquences très dangereuses », a lancé le premier vice-président de la société civile de Beni.
Nos efforts pour avoir la réaction de l’armée à ces allégations n’ont pas payé.
Serge Mulimani