
Un défenseur des droits humains oeuvrant dans la cité frontalière d’Ishasha, située dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu appelle le gouvernement Congolais à agir efficacement contre l’avancée des rebelles du M23/RDF.
Ce défenseur des droits qui a requis l’anonymat et qui s’est réfugié en Ouganda après la prise de la cité frontalière d’Ishasha par les M23/RDF dimanche dernier, se désole de la léthargie observée dans le chef du gouvernement congolais dans la guerre d’agression Rwandaise en RDC sous l’étiquette du M23.
« Le gouvernement Congolais ne semble pas prendre au sérieux la guerre d’agression Rwandaise. Pendant que les FARDC observent les trêve humanitaire et cessez-le-feu, les rebelles eux conquièrent des nouvelles entités. Aujourd’hui, en plus des sites miniers, ils ont pris le contrôle de deux frontières douanières. Le gouvernement Congolais doit se ressaisir, sinon avec cette léthargie, les rebelles vont avancer jusqu’à Kinshasa », s’est-il désolé au téléphone de la rédaction.
Notre source redoute par ailleurs que l’ennemi, après avoir estimé que l’avancée vers le territoire de Lubero, se serve du Lac Édouard qu’il contrôle depuis Vitshumbi pour prendre d’assaut les grandes agglomérations de Beni-Butembo après avoir pris contrôle de la frontière de Kasindi. Ce qui lui donnerait plus de manoeuvres.
« Tout laisse à croire que les rebelles se frayent un passage via le lac Édouard qu’ils contrôlent depuis Vitshumbi. Maintenant qu’ils ont pris le contrôle d’Ishasha, ils pourraient prendre Nyakakoma. De là, la prise de la cité frontalière de Kasindi semble probable. Une fois la cité frontalière de Kasindi conquise, l’ennemi n’aurait pas de difficulté à conquérir les villes de Beni et Butembo que nous considérons comme le seul point de résistance », a-t-il ajouté.
Inquiet de l’accueil « hypocrite » que les populations réservent aux rebelles dans les entités qu’ils conquièrent. Ce défenseur des humains redoute que les rebelles en profitent pour se faire des nouveaux alliés. Il urge le gouvernement Congolais à appuyer sur l’accélérateur avant que le peuple meurtri ne décide de se mettre du côté des rebelles à force d’être délaissé.
Serge Mulimani